Bernard Arnault fait modifier les statuts de LVMH pour rester encore plus longtemps à la tête du groupe
ÉCONOMIE – Le milliardaire le plus connu de France n’est pas près de laisser sa place. Le groupe LVMH, numéro un du luxe dans le monde, a tenu ce jeudi 17 avril son assemblée générale. Au cœur des discussions : la baisse des ventes, les droits de douane mais aussi… La succession de Bernard Arnault.
Lors de cette assemblée générale, les actionnaires ont voté à 99,18 % la modification des statuts du groupe « afin d’harmoniser les limites d’âge du président du conseil d’administration et du directeur général » pour les porter à 85 ans. Bernard Arnault, âgé de 76 ans, pourra donc rester à la tête de LVMH encore neuf ans. Il dirige le groupe depuis 1989.
La question de sa succession a également été posée par certains actionnaires. « Des plans de succession existent », a répondu Stéphane Bianchi, directeur général adjoint du groupe. « Lesdits plans n’ont pas vocation à être révélés publiquement. Mais bien évidemment, ils existent tant dans des hypothèses de moyen terme qu’en cas d’événements soudains », a-t-il ajouté.
Il a souligné que « le conseil d’administration, et plus spécifiquement le comité durabilité et gouvernance (…) composé exclusivement d’administrateurs indépendants, débat tous les ans des plans de succession des dirigeants, y compris des mandataires sociaux ».
25 % des ventes aux États-Unis
Bernard Arnault n’a pas nommé de successeur à ce jour, mais ses cinq enfants travaillent tous pour le groupe et quatre d’entre eux sont au conseil d’administration. Fin 2024 la famille Arnault possédait 49 % du capital de LVMH et 64,81 % des votes.
Au-delà de la succession de Bernard Arnault, la santé économique du groupe a été évoquée, alors que les ventes connaissent un fléchissement et que les droits de douane souhaités par Donald Trump risquent d’impacter directement le secteur du luxe.
LVMH a annoncé mardi des ventes en recul de 2 % au premier trimestre à 20,3 milliards d’euros. « Notre situation est loin d’être préoccupante », a tout de même tenté de relativiser Bernard Arnault face aux actionnaires. « Jusqu’à fin février, tout s’est passé très bien. Puis on est arrivé en face d’une situation géopolitique et économique mondiale qui a été bouleversée par les droits de douane potentiels », a-t-il reconnu.
Bernard Arnault favorable à une « zone de libre-échange »
Bernard Arnault, dont le groupe réalise 25 % de ses ventes aux États-Unis, a appelé les dirigeants européens à régler « à l’amiable » les tensions commerciales entre l’Union européenne et les États-Unis, se disant même « favorable » à « une zone de libre-échange » entre les deux puissances économiques.
« Ces négociations sont vitales pour beaucoup d’entreprises en France et malheureusement, j’ai l’impression que nos amis britanniques sont plus concrets dans l’avancée des négociations », a déploré le PDG en marge de l’assemblée générale. « Il faut absolument trouver un accord, comme les dirigeants de Bruxelles semblent essayer d’en trouver un pour la voiture allemande. Pour la viticulture française, c’est vital », a-t-il insisté. LVMH réalise 34 % des ventes de ses vins et spiritueux (Dom Pérignon, Hennessy, Krug…) aux États-Unis.
Si jamais ces négociations n’aboutissaient pas et que qu’« on se retrouve avec des droits de douane élevés, (…) on sera amené à augmenter nos productions américaines », a précisé Bernard Arnault dont le groupe possède déjà trois ateliers Louis Vuitton et quatre ateliers de la marque américaine Tiffany aux États-Unis.
En janvier dernier, l’homme d’affaires, qui a assisté aux premières loges à l’investiture de Donald Trump.
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