Economia

Ce leader syndical est visé par un licenciement économique

SYNDICALISME – Situation totalement inédite pour un leader syndical français. François Hommeril, président de la CFE-CGC, va porter la voix des travailleurs… tout en étant lui-même au chômage. Salarié de la société Niche Fused Alumina, en redressement judiciaire, il vient d’être licencié pour motifs économiques, a révélé Le Monde ce lundi 11 novembre.

L’entreprise qui produit du corindon blanc, un abrasif que l’on retrouve notamment dans le papier de verre, vient d’être rachetée par l’industriel Alteo et se sépare de 54 salariés. Pour François Hommeril, l’annonce de son licenciement est « d’une violence inouïe ». Formé à l’Institut national polytechnique de Lorraine, cet ingénieur de formation a commencé sa carrière à Gardanne (Bouches-du-Rhône), avant d’être recruté sur le site de La Bâthie (Savoie). Marié et père de cinq enfants, il confie au quotidien du soir s’être bien senti dans cette petite commune montagneuse. Attaché à « l’usine », il dit : « Je suis très lié à elle, à son destin ».

Réputé pour son sens de la formule et sa repartie à toute épreuve, François Hommeril a été élu à la tête du syndicat des cadres en 2016, essayant toujours d’entretenir les meilleures relations possibles avec les autres syndicats. Il n’a d’ailleurs pas hésité à faire liste commune avec la CGT, première organisation sur le site, aux élections professionnelles.

Hommeril à la tête de la CFE-CGC jusqu’en 2026

En début d’année, le syndicaliste s’est fortement mobilisé pour le maintien de l’activité à La Bâthie en plaidant notamment la cause de l’usine auprès du ministère de l’Économie. Il a aussi trouvé en Michel Barnier, nouveau Premier ministre nommé début septembre, un soutien de taille, puisque celui-ci est resté attaché au département de la Savoie, dont il a été le président pendant près de vingt ans.

François Hommeril le reconnaît : la mobilisation du gouvernement a été cruciale. « Ils ont répondu présents », concède-t-il. Le représentant CGT de l’entreprise David Bourquenoud confie au Monde que son collègue de la CFE-CGC n’est pas resté les bras croisés ces dernières semaines. « François a joué un rôle important dans la recherche d’un repreneur, estime-t-il. Il a fait le taf, comme on dit, en sollicitant tous ses contacts à Paris. Sans lui, on n’aurait pas eu autant d’appuis politiques et je ne suis pas certain que Michel Barnier se serait mis au chevet de l’usine, comme il l’a fait depuis plusieurs semaines. »

L’ingénieur désormais au chômage a prévu de s’inscrire à France Travail dans les prochains jours. Il pourra conserver sa casquette de président de la CFE-CGC, son mandat allant jusqu’à juin 2026. S’il n’est pas démesurément inquiet pour la suite, il expose tout de même un regret : « Vu mon implication de ces derniers mois, le président d’Alteo aurait pu se fendre d’un petit message, ça se fait. »

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