Ce sondage commandé par le PS n’est pas un cadeau pour Lecornu
POLITIQUE – Une histoire de politesse ? Conviés à Matignon ce mercredi 17 septembre, veille d’une nouvelle journée de mobilisation, pour y rencontrer Sébastien Lecornu, les socialistes arrivent les bras chargés, avec une surprise plus corsée que les autres. Pour le Premier ministre, l’objectif est d’obtenir la non-censure du PS sur le budget moyennant des concessions fortes, et sans par ailleurs fâcher les alliés LR.
Sur la table, les roses veulent évoquer aussi bien la réforme des retraites, que la taxe Zucman. Et, gage que le PS entend insister particulièrement sur l’impôt plancher de 2 % sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, proposé par l’économiste Gabriel Zucman, il a même commandé un sondage avant de venir.
Les résultats de l’étude menée par l’Ifop, et relayés notamment par Le Parisien, sont assez clairs : 86 % des sondés sont en faveur de la taxe Zucman, et leur orientation politique n’y change pas grand-chose. 92 % des partisans de Renaissance, 75 % des partisans du RN, et même 89 % des adhérents LR plébiscitent la taxe Zucman selon l’Ifop. Parmi les autres données, les Français se disent en majorité pour une baisse des aides publiques aux entreprises, et là encore, peu importe la proximité partisane. « Oui, il existe une majorité pour la justice sociale et fiscale dans notre pays », veut croire Boris Vallaud, le président du groupe socialiste à l’Assemblée, qui partage les résultats sur X.
Alors que le PS voit dans ces chiffes un soutien à ses contre-propositions budgétaire, il n’est pas dit que Sébastien Lecornu se laisse, lui, convaincre. Le Premier ministre a déjà fermé la porte à l’impôt plancher s’il touche au patrimoine professionnel. Or comme le confiait Gabriel Zucman, au HuffPost, cela reviendrait tout simplement à vider le dispositif de sa substance.
Si les socialistes considèrent que le plan Bayrou « ne doit pas servir de base de discussion », Sébastien Lecornu a l’intention d’en faire un point de départ, puis de mettre les parlementaires devant leur responsabilité pour l’amender. Le Premier ministre reçoit également ce mercredi le Rassemblement national.


