Economia

De TotalÉnergies à la grande distribution, une fin de non-recevoir sur la vente de l’essence à perte

CARBURANT – Une fin de non-recevoir de la part des distributeurs de carburant. Le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a prévenu ce mardi 19 septembre que son entreprise n’envisage pas de vendre à perte ses carburants et « ne descendra pas plus bas » que le prix actuel de 1,99 euro par litre fixé actuellement dans les stations-service de son groupe en France.

« 1,99, c’est un plafond (…). Je ne descendrai pas plus bas. C’est déjà un effort important », a déclaré Patrick Pouyanné, interrogé par un journaliste de l’émission « Quotidien ».

« Ce plafond s’applique dans à peu près aujourd’hui 3 000 stations. Donc ça veut dire que le prix normal est au-dessus », a-t-il ajouté. « Vous vendez souvent à perte, vous, des produits ? », a-t-il demandé à son intervieweur. « Un peu de bon sens, voilà, merci », a-t-il conclu.

Carrefour, E.Leclerc, Intermarché et U sur la même ligne

Une fin de non-recevoir à la proposition du gouvernement qui s’est étendue ce mercredi 20 septembre aux enseignes de la grande distribution. Carrefour ne « vendra pas à perte » de carburant, a annoncé son PDG Alexandre Bompard lors d’une audition devant la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale.

L’interdiction « de la revente à perte est un principe très important du commerce depuis 1963 », a estimé Alexandre Bompard, ajoutant qu’« il ne faut pas ouvrir cette boîte de Pandore au risque de fragiliser à la fois l’équilibre des filières et l’équité territoriale entre les consommateurs ». « Donc en ce qui nous concerne nous, groupe Carrefour (…), nous ne vendrons pas à perte, nous continuerons à faire des opérations à prix coûtant, parce que nous ne pouvons pas vendre à perte. »

Auditionnés ensuite, Philippe Michaud, co-président du groupement E.Leclerc, et Thierry Cotillard, président des Mousquetaires-Intermarché, ont fait entendre le même son de cloche, annonçant qu’ils ne « feront pas » de vente à perte. Dominique Schelcher, PDG du 4e acteur du secteur Système U, a pour sa part indiqué ne pas prévoir « de faire massivement des opérations de vente à perte ».

Le gouvernement a par ailleurs invité ce mercredi les distributeurs de carburant à « participer » à l’« effort collectif ». « Chacun doit et peut faire un effort », a déclaré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran devant la presse après le Conseil des ministres, en défendant la mesure malgré l’accueil négatif des distributeurs. Sur BFMTV, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a elle estimé que ce débat sur la loi était « important ».

Opposition unanime

Samedi, la Première ministre Élisabeth Borne avait levé un vieux tabou en annonçant que les carburants pourraient être vendus à perte. Cette mesure, qui fera l’objet d’un projet de loi, devrait entrer en vigueur début décembre pour une durée de six mois.

Selon Le Figaro, les dirigeants de Leclerc, Carrefour, Intermarché, Système U, Casino et Auchan, convoqués mardi matin à Bercy par le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, ont exprimé leur opposition unanime à la revente à perte du carburant sur les parkings de leur hypermarché.

Selon Bercy, « Bruno Le Maire a aussi rappelé que les stations indépendantes bénéficieront de compensations » et qu’elles seront « accompagnées par un plan de transformation pluriannuel visant à leur permettre d’offrir de nouveaux services tels que les bornes de recharge rapides ».

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