Economia

En matière de finances publiques, Bayrou peut au moins souffler sur ce (petit) point

ÉCONOMIE – Ce n’est pas vraiment la grande bouffée d’air frais dont le gouvernement et François Bayrou auraient besoin dans la préparation du budget 2026, mais c’est au moins une petite respiration. Ce mercredi 4 juin, la Commission européenne a annoncé qu’elle suspendait la procédure pour déficit excessif engagée contre la France, et contre cinq autres États membres.

Disant « constater quelques petits dérapages », le commissaire européen Valdis Dombrovskis a précisé ce mercredi que la commission continuerait son observation, appelant la France « à se tenir prête à prendre des mesures supplémentaires pour se conformer à sa trajectoire corrective ».

De quoi soulager Bercy qui s’est félicité de cette « évaluation positive » dans un communiqué. Le ministère de l’Économie assure être toujours « pleinement engagé à poursuivre la mise en œuvre et la montée en charge des réformes prévues dans son plan budgétaire et structurel à moyen terme ».

En juillet dernier, la Commission européenne avait ouvert cette procédure à l’égard de la France et de six autres pays (la Belgique, l’Italie, la Hongrie, Malte, la Pologne et la Slovaquie). Il s’agissait d’inciter les pays visés à prendre des mesures pour redresser les finances publiques, afin de respecter le pacte de stabilité budgétaire européen.

Un signal positif aussi à l’international

La France, dans le viseur des agences de notation, s’était alors engagée à repasser sous la barre des 3 % en 2029. Avec un déficit à 5,6 % du PIB, elle a affiché l’an dernier l’un des pires performances de l’UE, derrière la Roumanie et la Pologne.

La procédure avait été annoncée en pleine campagne des législatives anticipées, après la dissolution. La question du budget a continué à la rentrée d’alimenter le chaudron parlementaire, d’abord face à Michel Barnier – finalement censuré -, puis François Bayrou. Alors que le déficit français a atteint des sommets, la question du dérapage des finances a aussi donné lieu à une nouvelle enquête parlementaire cet hiver, qui a interrogé au passage Bruno Le Maire, aux commandes de Bercy pendant sept ans.

Dans leurs conclusions, les rapporteurs n’étaient pas d’accord sur les responsabilités politiques, mais la synthèse pointe toutefois une mauvaise évaluation des recettes fiscales et des erreurs de calcul.

Pour François Bayrou, tout signal positif en matière de finances est bon à prendre, autant sur le plan national qu’international. Le Fonds monétaire international a alerté la France fin mai, jugeant que des « décisions difficiles » sont nécessaires pour rétablir les finances publiques, et mettant en garde contre des hausses d’impôts excessives au détriment de la baisse des dépenses publiques.

Sur le plan national, l’équation politique demeure compliquée face à un RN qui menace de censurer le Premier ministre en cas de hausse d’impôts. François Bayrou a promis de dévoiler d’ici mi-juillet ses grandes lignes pour trouver 40 milliards d’euros d’économie dans le budget 2026.