Economia

Habitat demande à être placé en redressement judiciaire

ENTREPRISE – L’enseigne évoque des « difficultés financières profondes ». Ce jeudi 30 novembre, la chaîne de magasins de meubles de maison Habitat a annoncé sa demande de placement en redressement judiciaire.

Dans son communiqué, l’enseigne spécialisée dans l’ameublement et l’équipement de la maison depuis 1964 souhaite « stabiliser la situation financière de l’enseigne qui n’a jamais été profitable en France et assurer la viabilité à long terme d’Habitat ». Il faut dire que le secteur de l’aménagement fait actuellement face à des « difficultés économiques extrêmes » auxquelles la marque d’origine britannique n’échappe pas.

La direction du groupe précise donc qu’elle « prépare un plan de redressement par voie de continuation de manière à atteindre durablement la rentabilité ». Ainsi, elle a décidé de « recourir à la protection du tribunal de commerce de Bobigny ».

« Durant cette période, l’activité se poursuit dans les magasins et au siège social. La direction prépare un plan de redressement par voie de continuation de manière à atteindre durablement la rentabilité et à honorer ses engagements », poursuit le communiqué.

Au total, Habitat compte 25 magasins dans l’Hexagone et indique employer plus de 450 salariés pour un chiffre d’affaires « consolidé » de 80 millions d’euros sur l’année 2022.

Enquête peu flatteuse de Mediapart

Cinq jours avant cette annonce, l’entreprise était au coeur d’une enquête du journal d’investigation Mediapart révélant que huit magasins devraient prochainement fermer leurs portes en France. Une situation économique tendue chez Habitant encore exacerbée par l’évaporation de 30 millions d’euros -selon les calculs de Mediapart- des comptes de l’entreprise en l’espace de deux ans, révélant un mal plus profond qu’il n’y paraît.

Pourtant, Habitat ne fait jamais référence explicitement à cette enquête dans son communiqué, se contentant d’évoquer « des difficultés financières profondes, largement attribuables à une gestion antérieure défaillante et exacerbée par des facteurs plus récents ». À savoir : « une baisse significative de la fréquentation des magasins, un choc inflationniste et la flambée des prix de l’énergie, des matières premières et du transport, avec un impact direct sur le pouvoir d’achat des ménages ».

L’entreprise évoque toutefois « une revue stratégique récente, déclenchée par des signaux internes » qui a permis d’aboutir « à des mesures visant à redresser la situation, incluant le départ du directeur général d’Habitat », Franck Deshayes.

Habitat cible également « des mouvements sociaux internes ayant perturbé l’activité », faisant ici référence à la centaine de salariés de l’enseigne qui s’étaient rassemblés vendredi 24 novembre devant une boutique parisienne qui doit fermer en raison « d’un projet de résiliation de bail par anticipation ». Toutefois, aucun licenciement n’est prévu pour cette boutique, à en croire Habitat.

« Nous prévoyons le reclassement des 20 salariés », avait d’ailleurs indiqué l’enseigne à Mediapart. Pour les sept autres boutiques concernées par « des problématiques de rentabilité », Habitat répondait au journal que plusieurs solutions étaient à l’étude, « notamment la recherche de solutions de reprise, un nouvel emplacement, la résiliation de bail avec reclassement des salariés ».

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