La déclaration de patrimoine d’Éric Lombard rappelle le secteur dont il est issu
POLITIQUE – La déclaration de patrimoine des ministres, a fortiori du gouvernement de François Bayrou, était particulièrement attendue. Celle de Rachida Dati notamment, au regard de l’enquête de presse publiée dans Libération et qui l’accuse d’avoir omis de mentionner près de 400 000 euros de bijoux dans sa déclaration d’intérêts auprès de la Haute autorité de la transparence de la vie publique de juin 2024.
Autant le dire tout de suite, il n’est pas fait mention de ces bijoux dans les nouvelles déclarations à la HATVP dévoilées ce mardi 10 juin. En revanche, elles illustrent le parcours professionnel d’autres personnalités avant qu’ils ou elles ne deviennent ministres, et c’est particulièrement éclairant pour Éric Lombard. Le ministre de l’Économie et des finances, relativement inconnu du grand public avant son arrivée à Bercy, fait sans doute partie des plus dotés en termes de patrimoine au sein de l’exécutif.
Il détient notamment une maison de 240 mètres carrés en plein Paris, achetée 6,1 millions d’euros en 2019 mais dont la valeur vénale est aujourd’hui seulement de 6 millions d’euros, en dépit de 400 000 euros de travaux. Éric Lombard affiche également dans sa déclaration détenir pour 50 % d’une maison de 410 m2 en Bretagne achetée 1,8 million d’euros et 50 % d’un autre appartement de 180 m2 à Paris, dont il a hérité. Sa valeur : 1,4 million d’euros.
Un voilier et une collection d’œuvre d’art
Le ministre possède également un voilier (140 000 euros), un piano à queue (45 000 euros) et une collection d’objets d’art évaluée à plus de 600 000 euros. Laquelle s’explique peut-être aussi en raison de la profession de son épouse : artiste plasticienne. Enfin Éric Lombard détient également à presque 100 % une société de conseil qui a versé 6 millions d’euros de dividendes aux associés en 2024.
Un patrimoine qui s’explique notamment par les très hautes sphères bancaires dans lesquelles le ministre, qui a pris sa carte au PS au début des années 90, a évolué depuis sa sortie d’HEC – dont il est un « grand donateur » – au début des années 1980. Il a travaillé pendant près de 20 ans au sein de BNP Paribas dans le secteur de la banque d’affaires et des assurances, occupant notamment un poste de PDG d’une des filiales de l’institution. C’est d’ailleurs en tant que haut dirigeant de l’entreprise qu’il avait rendez-vous le 11 septembre 2001 au 95e étage de l’une des deux tours du World Trade Center à New York, réduites ce jour-là en cendres par Al Qaïda.
La suite ? « Il est arrivé ce qui est en quelque sorte un miracle pour nous. Le président a passé un coup de téléphone pour dire qu’il accompagnait sa fille à l’école et qu’il décalait le rendez-vous à 9 heures », a raconté Éric Lombard à Radio Classique en décembre dernier. Après BNP Paribas, le ministre est passé chez l’italien Generali avant d’être proposé par Emmanuel Macron en 2017 pour prendre la tête de la Caisse des dépôts et consignation. Un poste pour lequel il a perçu en 2024 une rémunération annuelle de près de 340 000 euros.