Lecornu fait une première grosse concession sur la préparation du Budget
BUDGET – Elle ne sera pas dans le Budget qu’il sera peut-être amené à présenter dans quelques semaines. Mesure la plus impopulaire de la copie de François Bayrou, la suppression de deux jours fériés est abandonnée par son successeur.
Dans sa première interview, Sébastien Lecornu annonce ce samedi 13 septembre à plusieurs titres de presse régionale dont Ouest-France qu’il retire la mesure. « Je souhaite que l’on épargne celles et ceux qui travaillent », déclare le nouveau Premier ministre qui indique cependant que « retirer la suppression des jours fériés exigera de trouver d’autres sources de financement ».
Cela pourrait-il passer par une taxation des plus riches en reprenant la fameuse taxe Zucman, préalable au PS pour ne pas censurer un futur gouvernement ? « Il y a des questions de justice fiscale, de répartition de l’effort et il faut y travailler sans idéologie », répond Sébastien Lecornu qui semble toutefois s’interdire de reprendre cette idée chère à la gauche puisqu’il ne veut pas s’attaquer au « patrimoine professionnel ».
« Une discussion moderne et franche » avec la gauche
À ce stade, il ne dit pas non plus quelle est l’ampleur de l’effort qu’il va demander au pays. Alors que François Bayrou avait demandé 44 milliards d’euros, le PS réclame la moitié. « Ni déni, ni panique. (…) Il faut donc poursuivre la réduction de notre déficit », se borne-t-il répondre.
« Ces questions doivent faire l’objet d’un échange approfondi », souligne le Premier ministre qui a déjà rencontré, depuis sa nomination, ses alliés de Renaissance, du Modem et d’Horizon. Ces prochains jours, il devrait en faire autant avec les partis de gauche. « Je veux une discussion parlementaire moderne et franche, de très bon niveau avec le PS, Les Écologistes et le Parti communiste », espère-t-il.
Dans cet entretien qui a été réalisé vendredi soir à Matignon, Sébastien Lecornu balaye tout nouveau conclave sur les retraites. Il se prononce aussi pour « un grand acte de décentralisation » et promet de s’attaquer au millefeuille administratif. Il dit vouloir aussi « mettre fin aux derniers privilèges qui sont encore accordés “à vie” à certains anciens membres du gouvernement ».


