Les libraires (toujours plus) en colère contre cette nouvelle option d’Amazon
LIVRES – Les libraires vent debout contre Amazon, une fois de plus. Ce jeudi 7 novembre, le Syndicat de la librairie française s’est exprimé dans les colonnes du magazine Capital au sujet de la récente annonce du géant mondial du commerce en ligne de mettre en place, via ses casiers automatisés, une solution de livraison gratuite des livres.
« Quand les grandes plateformes comme Amazon, ou autres, offrent les frais de port, elles savent que les concurrents n’ont pas les moyens financiers de le faire, explique au magazine le délégué général Guillaume Husson. On tombe alors dans du dumping », explique-t-il avec un terme décrivant le fait qu’une entreprise étrangère vende des produits à des prix très bas sur le marché européen.
Cette initiative d’Amazon, qu’une loi cherchait pourtant à lui interdire, est « une goutte d’eau supplémentaire dans un bol qui déborde depuis déjà très longtemps », d’après le syndicaliste. « On peut se poser beaucoup de questions, s’était-il déjà interrogé quelques jours plus tôt auprès de l’AFP. Est-ce qu’un casier est un commerce ? Est-ce qu’il suffit d’être dans l’enceinte d’un hypermarché pour satisfaire les termes de la loi ? »
Depuis octobre 2023, Amazon.fr et les autres vendeurs en ligne doivent facturer au minimum 3 euros la livraison de livres pour toute commande inférieure à 35 euros. Une réglementation destinée à inciter les Français à acheter leurs livres dans une librairie ou un autre point de vente. Elle a été contestée par Amazon devant la justice administrative, qui a sollicité l’avis de la Cour de justice de l’Union européenne.
Les libraires sceptiques
Et sans même attendre cet avis, Amazon a trouvé une solution d’après lui conforme aux textes en vigueur. « Pour leurs commandes de livres, les clients peuvent désormais choisir la livraison gratuite dans un vaste réseau de plus de 2 500 points de retrait partout en France. Cette option est disponible pour une sélection de points de retrait situés dans des commerces vendant notamment des livres », a-t-il indiqué dans un communiqué.
Ces points de retrait sont des casiers automatisés généralement situés dans la galerie commerçante de supermarchés, ou des comptoirs à la caisse ou à l’accueil de divers commerces, principalement des supermarchés.
« Plus de 70 % de ces points de retrait sont situés dans des zones rurales ou petites villes », insiste Amazon, en donnant des exemples de supermarchés dans le Cher, les Côtes-d’Armor, l’Oise ou le Var. « Nous nous réjouissons d’offrir aujourd’hui cette nouvelle option de livraison pratique et économique aux lecteurs », a indiqué la responsable livres d’Amazon.fr, Géraldine Codron, citée dans un communiqué.
La loi du 30 décembre 2021 sur l’économie du livre dispose que la livraison de livres neufs « ne peut en aucun cas » être gratuite, « sauf si le livre est retiré dans un commerce de vente au détail de livres ». Le SLF s’est dit sceptique de la légalité de cette mesure. « Amazon est un acteur sans foi ni loi, qui s’attaque à un texte soutenu par le gouvernement et voté à l’unanimité par les parlementaires », conclut le représentant du syndicat de libraires.
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