Les mises en garde internationales s’accumulent sur le gouvernement avant son budget
POLITIQUE – Le budget 2026 de la France est déjà dans toutes les têtes… et y compris dans celle du FMI. Le Fonds monétaire international a indiqué jeudi 22 mai que des « décisions difficiles » sont nécessaires en France pour rétablir les finances publiques, mettant en garde contre des hausses d’impôts excessives au détriment de la baisse des dépenses publiques.
Selon un rapport sur les finances publiques françaises publié par l’institution, « des efforts budgétaires supplémentaires significatifs seront cruciaux » , sans quoi le déficit public resterait autour de 6 % du PIB et la dette publique augmenterait jusqu’en 2030, là où le gouvernement promet à l’inverse de revenir dans les clous européens d’ici 2029, sous les 3 % de déficit.
Pour y parvenir, le FMI met en garde contre les hausses d’impôts, mettant en avant le « niveau élevé d’imposition de la France », « l’un des plus élevés en Europe ». « Un redressement continu des finances publiques de l’ampleur de l’effort prévu dans le plan à moyen terme de la France, qui passerait uniquement par la fiscalité, pèserait sur la confiance des entreprises, la consommation des ménages et le potentiel de croissance », alerte le FMI qui ne prévoit que 0,6 % de croissance cette année.
La Commission européenne dubitative
Un levier que le gouvernement promet de ne pas actionner, alors qu’il compte trouver 40 milliards d’euros d’économies pour respecter ses objectifs de réduction du déficit public en 2026. Ses propositions, qui devraient mêler baisses de dépenses et hausses de recettes, en supprimant notamment certaines niches fiscales, doivent être présentées avant le 14 juillet.
Il a aussi annoncé sa volonté de fusionner et de supprimer plusieurs opérateurs ou agences de l’État dans un objectif d’économies. Un chantier déjà amorcé par la ministre de l’Agriculture qui a annoncé mardi 20 mai couper drastiquement dans le budget de l’Agence Bio, et ce, dès cette année.
« Notre effort actuel de réduction du déficit et nos perspectives économiques sont crédibles », a souligné le ministre de l’Économie Éric Lombard dans une déclaration transmise à l’AFP en réaction au rapport. La maîtrise des finances publiques est « notre priorité et notre boussole dans la construction du budget 2026 », a-t-il ajouté.
Quelques jours plus tôt, la Commission européenne s’est montrée beaucoup moins optimiste que le ministre français. Elle estime dans ses prévisions économiques de printemps publiées le 19 mai, et repérées par Les Échos, que les finances publiques ne devraient pas reprendre de leurs couleurs aussi rapidement que ne l’espère le gouvernement cette année, alors que l’activité économique et l’emploi restent en berne.
Le FMI approuve le projet du gouvernement mais…
De son côté, Le FMI conseille de « s’attacher à rationaliser les dépenses publiques et à en renforcer l’efficience, au moyen d’une action concertée à tous les niveaux d’administrations publiques : État, administrations de sécurité sociale, collectivités territoriales », dans un pays qui « affiche le ratio de dépenses publiques par rapport au PIB le plus élevé » de l’UE.
Concrètement le FMI recommande un ajustement structurel « important » de 1,1 % du PIB en 2026, suivi d’environ 0,9 % du PIB par an en moyenne à moyen terme, « soit une trajectoire d’ajustement conforme à celle prévue par les autorités ».
Le FMI juge « approprié » le plan envisagé par la France mais appelle à un projet « étayé par un ensemble de mesures bien défini et crédible », notant qu’il « reste soumis à des risques de mise en œuvre ». Des risques particulièrement forts alors que la menace de censure pèse constamment sur François Bayrou et son équipe, et qu’elle a été ravivée par l’annonce du montant des économies voulues pour 2026.
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