Economia

Lombard répond au « Canard enchaîné » qui l’accuse d’avoir sous-évalué son patrimoine

POLITIQUE – Pas question d’y laisser des plumes. Dans un article à paraître ce mercredi 18 juin, Le Canard enchaîné accuse le ministre de l’Économie, Éric Lombard, d’avoir « sous-évalué » son patrimoine. Des affirmations fermement démenties par le patron de Bercy, qui dénonce en retour que l’hebdomadaire n’a pas repris les réponses « apportées en transparence » aux questions des journalistes.

Le Canard évoque une maison dans le Morbihan achetée en 2004 pour 1,8 million d’euros et dans laquelle Éric Lombard a effectué des travaux pour un montant de plus d’un million d’euros, comme l’indique sa déclaration de patrimoine. « Vingt ans plus tard, étrangement, il assure que la bicoque ne vaut plus que… 600 000 euros », s’étonne le journal, pour qui des agents immobiliers « estiment » que ce genre de propriété vaut « entre 3,5 et 4 millions d’euros ».

Dans un communiqué envoyé mardi soir, Bercy publie les questions du Canard enchaîné et les réponses apportées : concernant cette maison dans le Morbihan, « la différence résulte, d’une part, de ce qu’Éric Lombard ne détient que 50 % du bien et, d’autre part, qu’il ne détient que l’usufruit », assure le ministère auprès du journal. Le ministre précise qu’il ne s’agit pas « d’une dépréciation » et explique s’être conformé au « mode de calcul » de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

Des interrogations sur un appartement acheté 2,8 millions d’euros

Le Canard enchaîné s’interroge aussi sur un appartement acquis en 2020 par Éric Lombard. D’une superficie de 180 mètres carrés, il a été acheté 2,8 millions d’euros, d’après la déclaration de patrimoine du ministre, pour une valeur vénale indiquée de 1,4 million d’euros.

Bercy répond ici, comme déjà indiqué sur le site de la HATVP, qu’Éric Lombard ne détient « que 50 % du bien », ce que Le Canard enchaîné rapporte également. Malgré les réponses apportées par Bercy et partiellement reprises par l’hebdomadaire, ce dernier persiste et s’interroge sur « la sacrée différence avec les prix du marché » des biens immobiliers déclarés par le ministre de l’Économie.

Le dernier point abordé par Le Canard dans son article relève d’« une société de conseil, Halmahera, dirigée par la femme du ministre ». Cette société n’emploie qu’une seule personne et n’a aucun client, mais dégage 6 millions d’euros de dividendes annuels.

« La société Halmahera n’a pas de clients car il s’agit d’une société d’investissement dont l’activité consiste en la détention de participations, lesquelles sont quasi exclusivement détenues via le groupement économique Greenstock », fait savoir le ministère, précisant que « tant la société Halmahera qu’a fortiori ses actionnaires ne peuvent intervenir sur les décisions concernant les participations détenues par Greenstock ».