Economia

M6 et TF1 n’ont pas dit adieu à ce projet polémique, voici pourquoi

TÉLÉVISION – Ici tout recommence pour un feuilleton à rebondissements. Le président du directoire du groupe Bertelsmann, propriétaire du groupe M6, a confié au Financial Times son intention de relancer la fusion avec le groupe TF1. Plus précisément, Thomas Rabe explique ce mardi 22 avril qu’il compte le faire aboutir « dès que les autorités de régulation indiqueront qu’elles sont prêtes à adopter une approche plus ouverte ».

Selon le dirigeant du groupe de médias allemand, une telle fusion est « hautement » stratégique : « Cela créerait un véritable champion français de la télévision et du streaming, capable de concurrencer les plateformes américaines », notamment Netflix. Comme le rappelle le Financial Times, les groupes TF1 et M6 ont réalisé un chiffre d’affaires cumulé de 3,7 milliards d’euros en 2024.

Ce désir renouvelé de fusion est partagé par le groupe Bouygues, propriétaire de TF1, qui confirme au quotidien économique britannique : « Nous envisageons de remettre un tel projet sur la table lorsque les conditions juridiques et réglementaires le permettront. »

Pourquoi une telle sortie aujourd’hui ? Les règles de la concurrence écrites à Bruxelles semblent sur le point de changer, estime Thomas Rabe. « Nous avons été victimes de ces règles plus d’une fois… Nous avons tenté de créer des champions européens des médias et nous avons été bloqués par les régulateurs – sans raison valable, je crois », dit-il au Financial Times. « Aujourd’hui, la Commission européenne évoque la nécessité de réformer et de promouvoir des champions européens. Fantastique. Allons-y. »

Dans la foulée du rapport Draghi sur la compétitivé dans l’UE, Teresa Ribera, nouvelle commissaire européenne à la concurrence, a été chargée d’examiner si la réglementation est « adaptée aux nouvelles réalités » de la concurrence mondiale, rappelle le quotidien économique.

Selon Thomas Rabe, le projet de fusion pourrait prendre deux à trois ans. La fusion entre TF1 et M6 avait été engagée en mai 2021. Les deux groupes – qui comptent également de nombreuses chaînes comme W9 ou Gulli côté M6 et TMC ou LCI côté TF1 – avaient alors annoncé en grande pompe leur volonté de créer un géant du divertissement français. Bouygues aurait détenu 30 % du nouvel ensemble, et le groupe Bertelsmann en serait devenu le deuxième actionnaire avec 16 %, rappelle l’agence Reuters.

Las, l’Autorité de la concurrence avait mis à mal ce projet, exigeant la vente de la chaîne TF1 ou celle de M6 pour éviter une situation de quasi-monopole. Une décision qui avait conduit les deux groupes à jeter l’éponge en septembre 2022. C’était sans compter sur la possibilité que Bruxelles ne change de scénario.

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