Malgré un volet social décrié, le plan de sauvetage de Casino validé par la justice
ÉCONOMIE – Feu vert pour sauver Casino. Le tribunal de commerce de Paris a validé ce lundi 26 février le plan de sauvegarde du géant de la grande distribution Casino, selon le jugement consulté par l’AFP. Une décision de justice qui ouvre la voie à la restructuration de la dette et à la reprise par un consortium emmené par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.
Le groupe, qui emploie environ 50 000 personnes en France, négociait depuis des mois pour restructurer son endettement devenu intenable et était entré en sauvegarde accélérée fin octobre.
« Il y a lieu d’adopter le projet de plan de sauvegarde accélérée présenté par la société » Distribution Casino France, a donc jugé le tribunal. Au total, sept entreprises appartenant au groupe Casino faisaient l’objet d’une procédure de sauvegarde accélérée. Cette restructuration est rendue possible par l’apport d’argent frais des repreneurs comptant aussi le milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds d’investissement Attestor.
Le Comité social économique central (CSEC) et ses avocats avaient pourtant émis un avis défavorable sur ce plan de sauvetage, regrettant l’insuffisance de son volet social, mais sans proposer d’alternative. Le ministère public avait également émis un avis défavorable, regrettant notamment une « trop grande disparité entre le plan présenté initialement » et celui sur lequel le tribunal doit se prononcer, ainsi que « le contenu parfaitement lacunaire du volet social ».
« Réorganisation, investissements et modernisation »
« À partir du mois d’avril, l’équipe de direction, emmenée par son directeur général Philippe Palazzi, mettra en œuvre un plan ambitieux de réorganisation, d’investissement et de modernisation pour asseoir le développement des enseignes du groupe », notamment Monoprix et Franprix, ont réagi ce lundi les repreneurs dans un communiqué.
Daniel Kretinsky estime dans le texte que ce plan de sauvetage va permettre « de redonner des moyens et par là même du souffle » à un groupe « redimensionné, réorganisé et désendetté », pour « bâtir un avenir pour ces belles enseignes françaises et leurs salariés compétents et motivés ». « Le chemin sera encore long, avec des moments difficiles et requerra beaucoup d’efforts de tous, mais je ne doute pas du succès de notre mission », a encore observé l’homme d’affaires.
Les actionnaires actuels du distributeur, à commencer par le premier d’entre eux Jean-Charles Naouri, seront très massivement dilués. Le futur de celui qui est PDG de cet ancien fleuron de la distribution depuis 2005 n’est pas connu.
Outre le changement d’actionnaires, Casino a « topé » avec ses concurrents Auchan, Intermarché et Carrefour pour leur céder 288 magasins de grande taille, supermarchés et hypermarchés, et leurs plus de 12 000 salariés, en trois vagues successives entre fin avril et début juillet : au 30 avril, 31 mai et 1er juillet.
Resterait ensuite quelques magasins Casino qui font l’objet de « marques d’intérêt » de repreneurs, un réseau de plus de 6 000 magasins de proximité en régions sous enseignes Spar, Vival ou Le Petit Casino, l’e-commerce CDiscount, un millier de magasins Franprix (dont 75 % en franchise), et Monoprix (dont Naturalia).
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