Michel Barnier affirme que la situation économique est « beaucoup plus dégradée que cela a été dit »
POLITIQUE – Après les cadavres dans le placard, la dette dans le tiroir ? Pendant que le gouvernement planche sur le budget 2025, Michel Barnier affirme dans un entretien publié par la presse régionale ce samedi 28 septembre que la situation économique de la France est « beaucoup plus dégradée que ce qui avait été dit. »
« La situation de la France est très grave sur le plan budgétaire et financier. Ma responsabilité comme Premier ministre et celle du gouvernement, c’est de faire face et de prendre des mesures », assure le Premier ministre dans les colonnes du Journal de Saône-et-Loire, pour ce qui est sa première interview à la presse écrite depuis sa prise de fonction. À ses yeux, la Macronie a donc bien cramé la caisse. Et la tâche qui lui revient désormais est plus complexe que ce que le pot de départ géant, et le discours satisfait de Bruno Le Maire après sept ans à Bercy, laissaient présager.
De fait, les indicateurs sont au rouge. Le nouveau ministre du Budget Laurent Saint-Martin a annoncé la semaine dernière que le déficit risque de dépasser les 6 % du PIB, contre 5,1 initialement prévu par l’équipe précédente. La dette du pays vient, elle, de dépasser le chiffre record de 3100 milliards.
Cette situation « concerne tout le monde, chaque famille »
Pour le nouveau locataire de Matignon, il s’agit donc de « dire la vérité » aux Français. Une façon, ici, de pointer la responsabilité de l’équipe précédente, également accusée par les oppositions d’avoir dissimulé l’état des comptes publics. Mais aussi de préparer les esprits aux annonces, sans doute difficiles, qu’il fera lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée mardi 1er octobre.
Dans l’entretien au JSL, Michel Barnier utilise huit fois le mot « effort », auquel il adjoint les qualificatifs « juste, équilibré et concerté ». « J’ai dit en arrivant sur le perron de Matignon que tout le monde allait devoir se retrousser les manches, parce que la situation (…) concerne tout le monde, chaque famille », prévient-il.
Parmi les premières pistes, on comprend que le nouveau gouvernement veut avant tout réduire les dépenses publiques. « Nous allons en parler avec les collectivités », explique Michel Barnier, alors qu’elles étaient pointées du doigt par Bruno Le Maire pour justifier le dérapage du déficit.
Mais le locataire de Matignon répète qu’il n’exclut pas une hausse de la fiscalité pour les personnes les plus aisées. Ce qui constituerait un tournant dans la doctrine économique macroniste, à l’œuvre depuis sept ans. « Nous allons faire appel, de manière exceptionnelle et temporaire, à ceux qui peuvent contribuer à cet effort », confirme Michel Barnier au Journal de Saône-et-Loire, en promettant de protéger en revanche « ceux qui sont sur le terrain, qui travaillent, qui produisent » de « toute augmentation fiscale. »
Quoi qu’il en soit, l’équilibre entre coupes dans les dépenses et recettes fiscales supplémentaires s’annonce très délicat à trouver, alors que la France est visée par une procédure de déficit excessif par la Commission européenne. Le plus dur commence.
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