Plus d’une salade sur deux finit à la poubelle et Hugo Clément vous explique pourquoi
TÉLÉVISION – L’émission Sur le Front, présentée par Hugo Clément et dédiée au gaspillage alimentaire, commence par un cas très concret : celui de la salade verte. « Parmi toutes les salades qui sont cultivées, quelle est la proportion qui est mangée par vous et moi et quelle est la part qui est gaspillée ? », demande le journaliste dans le programme diffusé ce lundi 10 juin sur France 5.
La réponse est malheureusement très élevée. Selon l’addition réalisée, lors de son parcours du champ à l’assiette, une laitue a 57 % de chances de finir à la poubelle, soit plus d’une salade sur deux. Pour arriver à ce chiffre, l’émission remonte la filière. La première étape est celle du ramassage, une fois les salades cultivées.
« Si elle a des tâches on ne la prend pas, si elle est trop petite, on ne la prend pas », explique un agriculteur pendant sa récolte. Verdict : 29 % de la production française ne quitte même pas le champ, pour des critères esthétiques ou de calibrage (selon les chiffes de l’Ademe). La principale raison de cette sélection ? Le cahier des charges du ministère de l’Agriculture, qui répertorie les règles de commercialisation des denrées alimentaires, auquel s’ajoutent ceux imposés par la grande distribution.
Des poireaux « très bons » mais « trop gros »
Et les premiers à payer le prix de cette sélection sont les agriculteurs. Durant l’émission, l’exemple de ce producteur de poireaux, qui a un « petit souci » avec ses légumes, est parlant. « Ils sont très bons, mais trop gros pour notre clientèle. C’est un truc de fou ! », souligne-t-il. Il ne les récoltera donc même pas, car il sait qu’ils sont invendables, mais proposera à une association de venir les ramasser, gratuitement, pour leur donner une seconde chance.
La taille des poireaux, comme celle de tous les fruits et légumes, est réglementée en France. « La législation nous impose un écart de calibre qui se limite à 10 % dans un même lot », explique Vincent Justin, cofondateur chez NOUS Épiceries antigaspi.
« Les distributeurs n’aiment pas quand c’est un peu différent et marrant », ajoute-t-il, une pomme de terre en forme de cœur dans la main. Il se bat avec ses légumes moches pour faire changer la loi. « Si on vendait tous les produits sans critères esthétiques et de taille, leur prix serait plus bas », assure-t-il.
Le scandale du marketing saisonnier
Mais revenons à notre salade. Deuxième étape de son parcours, après la récolte : le conditionnement. À ce stade, 7 % de la production est jetée, pour des raisons similaires. Lors de la distribution en magasin, celles qui ne sont pas vendues finissent à la poubelle, on ajoute 6 % de perte. Dernière étape : ce que nous laissons à la maison ou au restaurant, qui représente encore 15 %. Au total, plus de la moitié des salades cultivées ne sont donc pas consommées.
L’émission aborde aussi d’autres facettes du gaspillage alimentaire : l’industrie agroalimentaire, qui fabrique entre autres nos plats cuisinés et jette en moyenne à elle seule 1,7 million de tonnes de nourriture par an ; les poubelles bien remplies des supermarchés, qui incinèrent encore des produits consommables, alors que la loi leur demande de trouver une autre destination ; le marketing saisonnier, une technique de vente où l’on adapte le packaging en fonction d’un événement, comme la bière de Noël ou des sushis labellisés Saint-Valentin… jetés le lendemain.
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