Economia

Pourquoi l’UFC-Que Choisir porte plainte contre des éditeurs de jeux vidéo

CONSOMMATEUR – Minecraft, EA Sport, Fortnite… Les éditeurs de ces jeux vidéo sont visés par une plainte d’organisations de défense des consommateurs, dont l’UFC-Que Choisir, auprès de la Commission européenne pour « pratiques déloyales ». Dans un communiqué publié ce jeudi 12 septembre, elles visent en particulier sept grands éditeurs, qui poussent les joueurs, notamment les enfants, à dépenser plus.

Des entreprises comme Epic Games (Fortnite), Supercell (Clash of Clans) ou Electronic Arts (EA Sports FC 24) sont accusées de recourir dans leurs jeux à ces fameuses monnaies virtuelles, sous la forme par exemple de gemmes ou de pièces.

Des entreprises « conscientes de la vulnérabilité des enfants »

Ces monnaies, vendues en ligne, permettent ensuite d’acheter des objets (comme des armes, des pouvoirs…) ou des options de personnalisation à l’intérieur des jeux, tout en masquant les coûts réels pour les utilisateurs, déplorent les organisations plaignantes.

Les monnaies virtuelles « trompent délibérément » les joueurs, en particulier les plus jeunes, estime Agustin Reyna, directeur général du Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc). Cette fédération s’est associée à 22 organisations membres de 17 pays — dont UFC-Que Choisir en France, Vzbv en Allemagne, Testachats en Belgique et la FRC en Suisse — pour alerter la Commission européenne.

« Les entreprises sont parfaitement conscientes de la vulnérabilité des enfants et utilisent des astuces pour inciter les jeunes consommateurs à dépenser davantage », affirme encore Agustin Reyna.

Parler en « monnaie réelle »

Un peu plus d’un Européen sur deux se distrait avec des jeux vidéo, un taux qui monte à 84 % chez les 11-14 ans. Les enfants dépensent près de 40 euros par mois dans des achats à l’intérieur des jeux vidéo, estime le Beuc.

Sept grands éditeurs, dont Activision Blizzard et Ubisoft, « enfreignent les lois européennes sur la protection des consommateurs », affirment les associations de consommateurs. Elles appellent les autorités à « s’assurer que les entreprises respectent les règles » et souhaitent aussi des législations plus strictes dans les années à venir.

Déplorant le « manque de transparence » induit par les monnaies virtuelles, elles réclament en particulier que les prix des objets vendus à l’intérieur des jeux soient exprimés « en monnaie réelle ». « Les joueurs ne devraient pas avoir besoin d’une calculatrice chaque fois qu’ils souhaitent prendre une décision éclairée sur le montant qu’ils veulent dépenser (…). Les pratiques trompeuses doivent cesser », plaide Agustin Reyna.

En 2020, les achats à l’intérieur des jeux ont généré plus de 50 milliards de dollars (46 milliards d’euros) et leur part dans les revenus des éditeurs n’a cessé d’augmenter ces dernières années, selon le Beuc.

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