Economia

Protections contre la grêle, serres… Comment le gouvernement veut relancer la production de fruits et légumes

ÉCONOMIE – « Reconquérir » la souveraineté alimentaire. Voilà l’objectif du plan annoncé ce mercredi 1er mars par le gouvernement, qui va doter la filière française des fruits et légumes de 200 millions d’euros pour relancer le secteur et réduire les importations de l’étranger, aujourd’hui de l’ordre de 50 %. En parallèle, un investissement similaire est attendu de la part des professionnels.

Lors de la présentation de ce plan au Salon de l’Agriculture, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a indiqué qu’il serait financé grâce aux crédits du plan France 2030 pour l’année 2023. L’État, a-t-il précisé, a la volonté d’investir une somme équivalente pour la filière pendant plusieurs années consécutives.

Un quart du financement pour la protection des exploitations

Pour Laurent Grandin, président de l’interprofession des fruits et légumes frais Interfel, ce plan permettra de définir « quels seront le maraîchage et l’arboriculture de demain », avec l’objectif de « regagner 10 % de parts de marché » d’ici 10 à 15 ans. Aujourd’hui, 60 % des fruits et 40 % des légumes consommés en France sont importés. « En dessous de ça, on entre dans une zone de danger », avait-il expliqué à l’AFP.

Dans le détail, un quart du financement public annoncé sera consacré à l’arboriculture, pour permettre l’achat de filets de protection contre les insectes ou la grêle dans les vergers, ou investir dans des robots désherbeurs. Le maraîchage bénéficiera d’une somme équivalente de 50 millions d’euros qui servira en partie à construire des serres pour les légumes. Cela « suppose des investissements importants mais qui porteront très rapidement leurs fruits », assure Laurent Grandin.

Encourager la consommation de fruits et légumes

Une troisième partie de cette dotation servira à moderniser les équipements et à « éviter les impasses » sur les produits phytosanitaires pour des filières comme celle de la cerise qui va pâtir de l’interdiction de l’insecticide phosmet.

L’un des objectifs, dans la lignée du plan Ecophyto 2030 annoncé lundi par Élisabeth Borne, sera de recenser les produits phytosanitaires qui pourraient être interdits dans les prochaines années et de rechercher des alternatives.

Un dernier volet sera consacré à soutenir la recherche et à encourager la consommation de fruits et légumes, inférieure aux recommandations nutritionnelles, via notamment des programmes d’éducation alimentaire à l’école.

« Il y a là une responsabilité politique, un enjeu de santé publique » à lutter contre l’obésité chez les enfants, notamment « dans les milieux les plus défavorisés », a souligné Laurent Grandin. Moins de la moitié des adultes consomment 5 fruits et légumes par jour comme le préconisent les autorités sanitaires, selon le ministère.

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