Economia

Toutes les oppositions (sauf une) ont une raison de s’indigner sur les coupes budgétaires

POLITIQUE – Vingt-neuf domaines revus à la baisse et autant de raisons de s’indigner. La publication, ce jeudi 22 février, du décret actant les économies de 10 milliards d’euros dans la dépense publique a provoqué la colère des oppositions à l’Assemblée nationale, à une exception près.

Le texte paru au Journal officiel « annule » une partie des dépenses prévues dans la loi de finances 2024 pour l’écologie, l’enseignement supérieur, la justice, la défense, la cohésion des territoires et l’aide publique au développement. Députés et sénateurs, déjà forts agacés des recours au 49.3 sur ce texte budgétaire, se sont donc indignés de voir les budgets de ce qu’ils considèrent comme des priorités rabotés.

Les écologistes s’insurgent ainsi de voir l’écologie privée de 2 milliards d’euros. « Ben voilà l’écologie qui perd toujours les arbitrages, triste habitude », déplore le député Charles Fournier. Une colère partagée par les socialistes qui pointent également les coupes dans le secteur éducatif. « C’est l’avenir qu’ils assassinent. Les coupes claires du gouvernement visent principalement l’éducation et la transition écologique pourtant érigées en priorité nationale », écrit le député de Seine-et-Marne et premier secrétaire du PS Olivier Faure.

Clémentine Autain, députée LFI, renchérit : « Entre 8 000 et 11 000 postes pourraient être supprimés dans l’enseignement scolaire », écrit-elle sur X, dénonçant le « cynisme du ’en même temps’ » alors que Gabriel Attal s’était engagé de son arrivée à Matignon à donner à l’école « tous les moyens nécessaires pour réussir ». « Les Macronistes ne veulent surtout pas de l’émancipation de notre jeunesse. Pour cela, une méthode : 700 millions € de budget en moins pour la mission Enseignement scolaire », écrit aussi son collègue Rodrigo Arenas.

Face aux craintes de suppressions de postes d’enseignants, le ministère de l’Éducation nationale a assuré à l’AFP que « les emplois (enseignants comme administratifs) ne sont pas touchés ni les réformes prioritaires annoncées ».

Le RN dénonce des coupes sur la sécurité et LR… en veut plus

De l’autre côté du spectre politique, le Rassemblement national s’est lui ému de voir la baisse du budget sécurité. « 250 millions d’euros de coupe budgétaire sur le dos des policiers et de l’administration pénitentiaire à 5 mois des JO. Le gouvernement fait des économies sur ceux qui protègent les Français… Honte à vous », écrit le député Michel Taverne, soutenu par son collègue Alexandre Sabatou.

Seule voix discordante dans cet émoi collectif ? Les Républicains qui font de la réduction de la dette un cheval de bataille. Ainsi sur BFMTV, le patron des sénateurs Bruno Retailleau a estimé que 10 milliards d’économie, « ça ne suffira pas car la prévision de croissance sur laquelle s’appuie encore le ministre de l’Économie est trop élevée ». Il a dénoncé la méthode « du court terme, du colmatage » de Bruno Le Maire avec ce plan d’économie prônant une stratégie d’anticipation, basée sur « la réforme de l’état et la réforme du système social » avec par exemple plus de privatisations et le développement du recours aux contractuels.

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