Economia

Trump a trouvé le pays avec qui conclure le premier accord commercial depuis les droits de douane

ÉTATS-UNIS – Il n’a pas réussi à tenir jusqu’à la conférence de presse. Donald Trump a annoncé ce jeudi 8 mai en début de matinée à Washington la signature d’un accord commercial entre les États-Unis et le Royaume-Uni avant d’en parler plus longuement dans le Bureau ovale. Sur son réseau social, le président américain a évoqué un deal « total et complet » qui sera le premier avant « beaucoup d’autres ».

Cet accord dont les contours ont peu à peu filtré au cours de la journée constitue une première depuis que le tempétueux milliardaire a imposé au monde entier des droits de douane massifs sur les biens importés par les États-Unis, avant de faire en grande partie marche arrière devant le bouleversement de l’ordre économique international.

Depuis la Maison Blanche, Donald Trump a affirmé que l’accord prévoyait notamment que le Royaume-Uni s’ouvre davantage aux produits américains, pour « plusieurs milliards de dollars », « en particulier pour le bœuf américain, l’éthanol et quasiment tous les produits que produisent nos chers agriculteurs ».

L’acier britannique n’est plus taxé

« Nous sommes d’accord pour laisser rentrer [aux États-Unis] des moteurs Rolls Royce et d’autres pièces aéronautiques sans droits de douane. (…) Il y aura plus tard aujourd’hui une annonce au Royaume-Uni d’une commande d’avions Boeing pour 10 milliards de dollars », a dit aussi le ministre américain du Commerce Howard Lutnick.

Londres est ainsi relativement épargné par les droits de douane « réciproques » annoncés le 2 avril par le président Trump avec une taxe de seulement 10 %, le niveau le plus bas. La puissance européenne restait toutefois taxée à 25 % sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, ce qui inquiète les constructeurs britanniques, les États-Unis représentant leur premier marché à l’exportation en 2024 (9 milliards de livres, 27,4 % des exportations), hors Union européenne.

Mais l’accord adopté ce jeudi change la donne : les droits de douane américains sur le secteur automobile britannique, qui atteignaient 27,5 % avec les surtaxes imposées par Donald Trump, seront réduits à 10 % dans la limite de 100 000 véhicules par an, ont assuré les services de Keir Starmer, le Premier ministre britannique. L’industrie sidérurgique britannique voit quant à elle les droits de douane passer de 25 % à zéro.

La balance commerciale favorable à Londres

Cet accord est l’aboutissement de négociation entre Keir Starmer et Donald Trump qui avaient ces dernières semaines fait état de « négociations productives » entre leurs pays liés par 250 ans d’Histoire et qui ont forgé une « relation spéciale » diplomatique et économique jamais véritablement mise à mal. « En raison de notre longue histoire et de notre fidélité, c’est un grand honneur d’avoir le Royaume-Uni comme notre PREMIÈRE annonce », a d’ailleurs salué Donald Trump

Le commerce de biens entre Londres et Washington est resté à l’équilibre en 2024, selon des statistiques officielles, le Royaume-Uni ayant importé pour 57,1 milliards de livres de biens américains et en a exporté pour 59,3 milliards de livres. La balance commerciale penche aussi largement en faveur du Royaume-Uni en matière de services, le pays ayant exporté pour 137 milliards de livres aux États-Unis l’an passé, contre 61,2 milliards d’importations.

À voir également sur Le HuffPost :

La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.