Economia

Un tiers des Français doit renoncer à l’achat de produits d’hygiène à cause de l’inflation

PRÉCARITÉ – Déodorant, protections hygiéniques, gel douche et shampoings… Autant de produits qui peuvent faire monter le prix des courses et qui, dans un contexte économique difficile, pèsent lourd sur le budget des Français. Au point qu’aujourd’hui, au supermarché, une personne sur cinq doit choisir entre acheter de quoi manger ou des produits d’hygiène.

C’est ce qu’indique le baromètre Hygiène et Précarité, réalisé par l’Ifop et publié tous les deux ans par l’association Dons Solidaires. Mené auprès de 1 801 répondants, le rapport veut mettre en lumière des situations alarmantes qui semblent s’aggraver à grande vitesse.

Une précarité hygiénique qui « ne cesse de progresser »

En 2023, 34 % des interrogés affirmaient devoir réduire leur consommation de produits d’hygiène en raison de l’inflation. En 2024, c’est 50 % des Français qui répondent par la positive, soit un bon de presque 50 % en un an. Selon les chiffres de l’association, cela représente six millions de personnes qui renoncent à l’achat de déodorant, quatre millions qui se privent de shampoing, ou plus de trois millions qui ne peuvent s’acheter de dentifrice par manque de moyens.

Une situation qui n’est pas sans conséquences pour les parents de jeunes enfants, puisque plus d’un quart des interrogés (28 %) indiquent renoncer « au moins occasionnellement » à des produits d’hygiène pour bébé. En 2021, ce chiffre était huit points plus bas (20 %).

Des difficultés accrues pour les femmes, les jeunes et les familles

L’étude montre également une augmentation « alarmante » de la précarité menstruelle ces deux dernières années. En 2021, 9 % des femmes interrogées déclaraient ne pas disposer de suffisamment de protections hygiéniques pendant leurs règles. En 2023, ce chiffre est passé à 15 % malgré les actions des pouvoirs publics. Rapportée à la population générale, cela représente un passage du nombre de femmes concernées de 1,7 million à 2,8 millions.

Chez les 18-24 ans, 20 % des femmes se déclarent en situation de précarité menstruelle. De manière générale, les jeunes sont largement touchés par cette précarité hygiénique grandissante : ils sont 41 %, au sein de cette tranche d’âge, à devoir choisir entre produits alimentaires et produits d’hygiène.

D’après les données de Dons Solidaires, cette précarité hygiénique s’accompagne d’un malaise de plus en plus fort chez les personnes touchées. Parce qu’ils sont obligés d’espacer les douches ou de se priver de produits d’hygiène indispensables, 10 % des Français se sentent mal en raison de leur hygiène personnelle. 23 % évitent les sorties, et 18 % confient éviter ou ignorer volontairement des connaissances.

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