Voici de combien le Smic augmentera en 2024 si le gouvernement écarte un coup de pouce

ÉCONOMIE – Une plus petite hausse que prévu il y a quelques semaines. Le Smic sera revalorisé de 1,13 % au 1er janvier 2024, portant le salaire minimum brut horaire à 11,65 euros, contre 11,52 euros actuellement, selon un calcul de l’AFP et des Échos, basé sur le niveau de l’inflation en novembre, qui a atteint 3,5 % sur un an. Ces chiffres ont été confirmés à l’AFP par le ministère du Travail.

Concrètement, en brut, pour un temps plein de 35 heures hebdomadaires, le Smic mensuel passera donc à 1 766,92 euros, ce qui représente une hausse d’un peu moins de 20 euros brut par mois sur le bulletin de paye. Pour rappel, cette hausse mécanique au 1er janvier tient compte de la hausse des prix pondérée pour les 20 % de ménages aux plus faibles revenus.

Pas de coup de pouce depuis Hollande

Cette augmentation est nettement plus faible que ce qu’avait prédit fin novembre un groupe d’expert sur le Smic, qui tablait sur une hausse de 1,7 % du salaire minimum début 2024.

Ce groupe avait recommandé au gouvernement de s’en tenir à la revalorisation automatique basée sur l’inflation. Il avait notamment fait valoir que le Smic a été augmenté à sept reprises entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2023 pour un total de 13,5 % et estimait qu’une augmentation plus forte pourrait avoir des effets négatifs « sur l’emploi des personnes fragiles ».

De fait, le gouvernement peut choisir d’aller au-delà de la revalorisation légale le 1er janvier par « un coup de pouce », mais cela semble exclu et il n’y en a pas eu depuis 2012, sous le mandat de François Hollande. La décision sera prise à l’issue d’une réunion organisée ce vendredi après-midi au ministère du Travail.

Davantage de salariés au Smic

En France, le Smic est le seul salaire indexé sur l’inflation. Il bénéficie chaque année d’une hausse mécanique au 1er janvier qui tient compte de la hausse des prix pondérée pour les 20 % de ménages aux plus faibles revenus. Des revalorisations interviennent aussi en cours d’année dès que l’inflation dépasse les 2 %.

En début de semaine, le ministre du Travail Olivier Dussopt avait relevé que depuis 2021, il y a eu trois revalorisations annuelles et quatre liées à l’inflation. « En intégrant la revalorisation du 1er janvier 2021, nous sommes sur une augmentation de 13,5 % du Smic », avait-il indiqué lors d’un point presse, avant cette nouvelle hausse de janvier.

La CGT a pour sa part souligné dans un communiqué l’urgence d’une « augmentation significative du Smic et de l’ensemble des salaires » et réitéré sa demande d’un Smic à 2 000 euros bruts.

Le nombre de salariés payés au Smic a fortement augmenté, selon les statistiques du ministère du Travail (Dares) : au 1er janvier 2023, 3,1 millions de salariés du secteur privé non agricole ont bénéficié de la revalorisation, soit 17,3 % des salariés. Ils étaient 14,5 % un an plus tôt.

La proportion de bénéficiaires est plus élevée parmi les salariés à temps partiel (38,3 %, contre 12,4 % pour ceux à temps complet) et au sein des très petites entreprises (26,8 % dans celles de 1 à 9 salariés, contre 15 % dans les autres). Les femmes sont aussi surreprésentées parmi les bénéficiaires (57,3 %).

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