Immobilier

La mairie de Paris dément avoir mis en place une plateforme pour dénoncer les fraudes AirBnB

LOCATION – Selon les informations d’Europe 1, la municipalité inviterait les Parisiens à dénoncer ceux qui ne respectent pas la législation portant sur l’utilisation d’AirBnB sur le site opendata.paris.fr. Un appel à la délation en quelque sorte ayant pour objectif la mise en conformité des appartements parisiens loués via le célèbre site.

C’est en tout cas de cette façon que de nombreux internautes ont compris la nouvelle.

Or, contacté par le HuffPost, le service de presse de la mairie de Paris a catégoriquement démenti cette information, pointant une mauvais interprétation faite par Europe 1 d’un communiqué portant sur la mise « en open-data » des données de la mairie dans le cadre de la lutte contre les meublés touristiques illégaux.

Sur le site opendata.paris.fr, sont recensés toutes les locations touristiques qui se sont mises en conformité avec la réglementation parisienne.

Ci-dessous, la carte des locations « en règle ».

Alors, quelles sont ces règles imposées par la mairie de Paris ? La réglementation prévoit qu’un particulier qui loue sa résidence principale ne peut la proposer plus de quatre mois par an. S’il veut la louer plus longtemps, le logement -qui n’est plus résidence principale- est alors considéré comme une activité économique. Le propriétaire devra alors « compenser » en offrant à la location traditionnelle une surface équivalente, dans le même arrondissement. Depuis l’instauration de cette règle en mars, 126 propriétaires se sont mis en règle dans la capitale, décompte Europe 1. Le contrevenant s’expose à une amende de 25.000 euros.

Une « certaine pression »

« D’une certaine manière, cela peut exercer une pression, notamment via le syndic, où les voisins vont demander des comptes en demandant pourquoi cette personne qui n’a pas procédé à l’opération de mise en conformité continue à louer son logement », explique à la radio Mathias Vicherat, directeur de cabinet de la maire de Paris. « On souhaite que cela provoque un espèce de choc de conscience de civisme, et que les gens se mettent en règle d’eux-mêmes, sans attendre d’être éventuellement signalé par un de leurs voisins », assure-t-il.

Pour autant, aucun système de délation n’a été envisagé du côté de la mairie. Le service presse de la municipalité explique en effet au HuffPost qu’une telle mesure serait « contraire aux valeurs de la ville » et pourrait s’avérer de surcroît contre-productive (notamment en raison du nombre de dénonciations qu’il y aurait à gérer).

« Il y a déjà un service de lutte contre la fraude qui fonctionne très bien, la mise en place des données en « open-data » s’adresse aux start-up qui s’intéressent au secteur, pas du tout aux gens qui seraient tentés de dénoncer leur voisin », nous explique-t-on encore.

À noter que Paris n’est pas la seule grande capitale européenne à vouloir encadrer les locations sur AirBnB. Depuis le 1er mai à Berlin, il n’est possible légalement que de louer une pièce de son appartement via les portails spécialisés. Tout contrevenant risque une amende de 100.000 euros. Et pour plus d’efficacité, la capitale allemande fait appel au « sens civique » des habitants, invités à se connecter à une page internet de la ville pour dénoncer anonymement tout appartement suspect.