Le gouvernement se lance dans l’immobilier (mais ça ne suffira pas à combler le déficit)
POLITIQUE – Tout pour faire des économies. Après le dérapage inédit du déficit à 5,5 % en 2023, le gouvernement explore toutes les pistes pour renflouer les caisses de l’État. C’est ainsi que le ministre délégué aux Comptes publics, Thomas Cazenave, se félicite ce dimanche 7 avril d’avoir vendu 645 biens immobiliers de l’État, et ainsi récupéré 280 millions d’euros.
Parmi ces ventes fructueuses figurent l’ancienne école d’architecture de Nanterre, vendue pour 11 millions d’euros, un centre de vacances à Saint-Raphaël à 9 millions, ou encore un bâtiment du ministère de la Culture à Paris à 65 millions. Le ministre fait valoir que les recettes immobilières de l’État ont ainsi bondi en 2023, avec une hausse de 37 %.
« Il y a tous les types d’acquéreurs car les biens sont très variés : cela va de la petite parcelle de champ achetée par le voisin à des bâtiments à plus de 10 millions d’euros pris par des investisseurs », a-t-il détaillé dans un entretien à La Tribune, précisant tout de même que « la catégorie la plus importante est constituée de collectivités locales, qui exercent leur droit de priorité ».
Réduire la taille des bureaux de 24 m2 à 16 m2
Selon le ministre délégué aux Comptes publics, l’État dépense 2 milliards d’euros en loyers chaque année. L’occasion de réaffirmer son souhait de réduire les surfaces de bureaux occupées par l’administration de 25 %, pour passer de 24 mètres carrés par agents à 16 mètres carrés en moyenne. « Quitter des locaux actuellement en location » doit permettre « d’économiser à terme 1 milliard d’euros annuels en dépenses d’entretien et en loyers », a-t-il estimé.
Concernant les cessions de biens, Thomas Cazenave estime « leur valeur potentielle à 5 milliards d’euros, sachant que l’État possède 190 000 bâtiments, soit près de 100 millions de mètres carrés ». Parmi les autres pistes figure celle « de mettre en location certains espaces ». « Notre bonne gestion a permis, l’an dernier, d’augmenter de 20 % les gains issus des loyers versés par les occupants du parc immobilier. C’est 1 milliard d’euros de recettes », affirme-t-il.
Le Premier ministre Gabriel Attal a répété cette semaine vouloir ramener le déficit sous les 3 % en 2027. Or pour y parvenir, la Cour des comptes chiffre les besoins à 50 milliards d’euros d’économies minimum.
Le gouvernement donnera la semaine prochaine « la trajectoire » actualisée pour atteindre cet objectif, a précisé le Premier ministre. Le programme de stabilité (les prévisions de déficit et de dette destinées à la Commission européenne, NDLR) sera ensuite « présenté en conseil des ministres mercredi 17 avril », précise ce dimanche Thomas Cazenave.
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