Politique

À Paris, cette malle Vuitton géante fait hurler les écolos, qui y voient une publicité

PARIS – C’est un sujet qui ne cesse de revenir sur table à Paris. Des élus écologistes de la capiale ont déposé un recours gracieux pour solliciter le retrait de l’autorisation accordée au groupe LVMH d’habiller la façade d’un de ses immeubles des Champs-Élysées d’une bâche représentant malle métallique Louis-Vuitton géante, au motif qu’il s’agirait d’une publicité déguisée, a-t-on appris ce mercredi 25 décembre.

Première étape avant la saisine du tribunal administratif, ce recours gracieux est adressé à la maire socialiste de la capitale Anne Hidalgo par des élus écologistes, auxquels se sont jointes les associations SOS Paris et Résistance à l’agression publicitaire (RAP).

Classé monument historique, le grand bâtiment sis au 103-111 de l’avenue des Champs-Élysées doit accueillir un nouveau magasin amiral de 6.000 m2 du groupe de luxe, ainsi qu’un hôtel, un spa, un restaurant et des galeries d’art.

Un traitement de faveur pour LVMH ?

Selon les requérants, une demande « d’enseigne temporaire » a été déposée le 1er juin 2023, mais selon la Ville, l’autorisation court « jusqu’en 2027 », soit quatre années.

Installée à l’automne 2023 parallèlement à la façade de l’immeuble et éclairée la nuit, la malle miroitante d’acier et de bois, symbole de l’histoire du célèbre maroquinier Louis Vuitton, fait face à la boutique amiral du groupe de luxe et empiète par ailleurs sur les deux rues adjacentes.

Les architectes des bâtiments de France ont donné leur accord à sa mise en place, tandis que le propriétaire devra s’acquitter d’une taxe d’1,7 million d’euros, avait expliqué la Ville à l’AFP, en précisant que cette « bâche » n’était « pas considérée comme une publicité » dans la mesure où le bâtiment appartient à LVMH. Les requérants estiment au contraire que l’installation « détourne les règles locales et nationales sur la publicité » et que la durée d’autorisation est « excessive et illégale ».

« Ce n’est pas la première fois que cette entreprise bénéficie d’un traitement un peu trop favorable par la ville de Paris. LVMH n’est ni en-dessous, ni au-dessus des lois et doit respecter strictement le règlement local de publicité », a déclaré dans un communiqué l’élu écologiste Emile Meunier. « Paris n’est pas à vendre ! », a jugé de son côté Christine Nédélec, présidente de l’association de défense du patrimoine SOS Paris.

Sollicités, le groupe LVMH et la Ville de Paris n’étaient pas joignables dans l’immédiat.

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