À peine élu président LR, Retailleau déjà mis en orbite par son camp pour 2027 ?
POLITIQUE – Deux ans, c’est plus ou moins long selon que l’on soit un soutien de Bruno Retailleau ou pas. Le ministre de l’Intérieur a très largement battu Laurent Wauquiez ce week-end dans la course à la tête de LR. Le locataire de la place Beauvau s’est imposé avec un score dépassant les 75 %. De quoi renforcer sa position au gouvernement de François Bayrou, mais aussi lui donner un avantage certain pour la présidentielle.
Il a « une légitimité forte » pour 2027, a fait valoir François-Xavier Bellamy au micro de BFMTV-RMC, évoquant néanmoins une « question personnelle » quant à ce que Bruno Retailleau voudra faire lors de la prochaine échéance présidentielle. « Mais, une chose est absolument certaine depuis hier soir, Bruno Retailleau sera l’un des artisans absolument déterminants de cette reconstruction de la droite », a de nouveau insisté l’eurodéputé qui fut un soutien fort du Vendéen pendant la campagne interne.
Même accent plutôt laudateur de la part d’Annie Genevard, autre ministre estampillée LR au sein du gouvernement. Mais celle qui occupe le maroquin de l’Agriculture a aussi temporisé, appelant à ne « pas anticiper le choix du candidat pour 2027 ». Interrogée sur la possibilité de voir une alliance à droite allant jusqu’à Sarah Knafo, comme le proposait Laurent Wauquiez, et alors qu’Édouard Philippe multiplie les appels du pied, elle a néanmoins insisté : « Ce n’est pas le choix des adhérents puisque Laurent n’a pas été élu. »
Et d’expliciter ensuite l’importance d’avoir la droite au second tour de 2027 : « Je ne veux pas qu’on se retrouve avec un second tour Mélenchon-Le Pen. (…) Notre devoir, c’est de faire en sorte que la droite soit présente au premier tour et au second tour », a explicité la ministre.
« Je serai le premier artisan de notre victoire en 2027 »
À ceux qui poussent pour Retailleau 2027 et ceux qui font (plutôt) mine de temporiser, s’ajoutent ceux qui temporisent très sérieusement, à l’instar de David Lisnard. Le maire de Cannes, qui ne cache pas ses ambitions pour la prochaine course à l’Élysée, se montre circonspect quant à « l’évidence » de voir le Vendéen propulsé candidat LR. Après la victoire, celui qu’il a pourtant soutenu pendant le duel avec Laurent Wauquiez a affirmé sur France 2 ce lundi qu’il entendait continuer « à porter [son] projet dans cette compétition avant la présidentielle », qui irait du centre à Éric Zemmour selon lui.
Un hic ? Pendant sa campagne, le ministre de l’Intérieur s’était déclaré en faveur d’une primaire interne pour désigner le candidat de LR à l’Élysée, limitant donc le vote aux adhérents du parti.
Dans un communiqué publié dans la soirée de ce dimanche, le président de l’association des maires de France a toutefois dit sa confiance en Bruno Retailleau pour que le choix de 2027 « soit l’aboutissement d’un processus de large rassemblement ». Qu’en pense l’intéressé ? « Comment imaginer que vous ne pensez pas à 2027 ? » a-t-il été relancé sur CNews et Europe 1. Bruno Retailleau de répondre : « C’est difficile à imaginer, je vous l’avoue. » Mais d’ajouter qu’il y aura avant les municipales de 2026 : « Je serai le premier artisan de notre victoire en 2027. » De quelle manière ? Bruno Retailleau se rase tout de même de très près.
À voir également sur Le HuffPost :
La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.