À titre « personnel », Aurore Bergé n’a « pas envie » de voir le film de Fanny Ardant et Gérard Depardieu
CINÉMA – Un « avis personnel » mais très clairement affiché. Aurore Bergé, la ministre déléguée chargée l’Égalité entre les Femmes et les Hommes, s’est exprimée ce dimanche 4 mai sur le retour prochain de Gérard Depardieu au cinéma. L’acteur accusé d’agressions sexuelles est actuellement en tournage au Portugal pour le film Elle regardait sans plus rien voir, réalisé par son amie Fanny Ardant.
Interrogée sur ce projet, Aurore Bergé, dont le portefeuille comprend aussi la lutte contre les discriminations, a rappelé au micro du Grand Jury de RTL – Public Sénat – Le Figaro – M6 que Fanny Ardant « a le droit de faire tourner qui elle veut », estimant que « c’est les Français qui jugeront s’ils ont envie, demain, d’aller voir un nouveau film qui fait jouer Gérard Depardieu ».
Mais l’élue Renaissance ne s’est pas arrêtée là, faisant par de son « avis personnel ». « Moi […] après le reportage qu’il y avait eu dans “Complément d’enquête” je n’ai pas envie » de voir Gérard Depardieu tourner à nouveau des films, a-t-elle fait savoir. L’émission de France 2 diffusée fin 2023 avait révélé des images de l’acteur – tournées lors d’un voyage avec Yann Moix en Corée du Nord en 2018 – où il apparaît en train de multiplier les commentaires misogynes et insultants, tandis qu’à l’écran une fillette est en train de faire du cheval.
Bergé « révulsée » par les propos de Depardieu sur les « enfants »
Une séquence dont Aurore Bergé a répété qu’elle l’avait énormément choquée. « Les propos qui avaient été les siens à l’encontre des enfants m’avaient tellement révulsée que ce simple fait me suffit à ne plus avoir envie de le voir jouer dans de nouveaux films », a affirmé la ministre macroniste, qui s’est aussi exprimée sur le procès de Gérard Depardieu qui s’est tenu fin mars à Paris. Si elle a appelé à « attendre la décision de justice », Aurore Bergé a aussi dénoncé « la manière avec laquelle les victimes présumées ont été traitées tout au long de ce procès », notamment par l’avocat de la défense Jérémie Assous, qui a multiplié les attaques directes et les propos brutaux envers les plaignantes.
« Il est libre, mais il y a quand même un devoir d’éthique quand vous êtes avocat », a estimé la ministre, rappelant que des « femmes hésitent à porter plainte » parce qu’elles craignent « l’épreuve judiciaire » et de ne pas être bien traitées. Aurore Bergé a dit ce dimanche qu’elle souhaitait discuter « avec l’ordre » des avocats « de manière à savoir comment tout en garantissant […] l’accès à la défense », celui-ci ne devienne pas « une épreuve judiciaire supplémentaire pour les victimes qui les ferait renoncer à exercer leurs droits ».
Le verdict du procès de Gérard Depardieu sera connu le 13 mai prochain, qui se trouve être également la date d’ouverture du festival de Cannes. À ce moment-là, l’acteur sera encore au Portugal, le tournage du film de Fanny Ardant devant s’achever le 24 mai prochain selon le site spécialisé dans le tourisme Facts Açores. Dans son réquisitoire le 27 mars dernier, le procureur du tribunal de Paris avait réclamé une condamnation de Gérard Depardieu à 18 mois d’emprisonnement avec sursis.
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