Agnès Pannier-Runacher exprime sa « honte » après la suppression des ZFE
POLITIQUE – Un recul qui passe mal. La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a dénoncé ce dimanche 1er juin « le cynisme » et « la démagogie » des députés qui ont voté la suppression des zones à faibles émissions (ZFE), alors que la pollution de l’air est « un sujet de santé publique majeur ».
La fin de ce dispositif, destiné à restreindre la circulation des véhicules les plus polluants, a été adoptée jeudi grâce aux voix du Rassemblement national (RN, extrême droite), de son allié le mouvement UDR d’Éric Ciotti, de la droite LR mais aussi des députés LFI et de quelques macronistes, malgré l’opposition du gouvernement. « Ce que je déplore aujourd’hui, c’est la manière dont effectivement le paysage politique minore ce niveau de risque », a-t-elle déclaré lors de l’émission Question politiques (France inter/Le Monde/FranceTV).
« Parce qu’au fond, ils sont portés par une forme de lâcheté et de déni et que leur position est plutôt de fermer les yeux », a-t-elle estimé à l’issue d’une semaine marquée par des reculs écologiques.
« J’ai honte de ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale (…) parce qu’à aucun moment, le sujet qui est au cœur de ce dispositif, qui est la question de la qualité de l’air, qui est la question de protéger les Français contre des décès précoces » n’a été au centre du débat, a dit la ministre.
Agnès Pannier-Runacher a dénoncé une « alliance de circonstance » entre le RN, LR et LFI : « on est dans une situation où là encore, le cynisme le dispute au déni et je dirais à la lâcheté », a-t-elle tancé, affirmant que LFI votait contre les ZFE « parce qu’ils ont beaucoup de députés dans des zones à faible émission ».
La ministre dénonce une forme de « démagogie » qui consiste à raconter à des personnes aux revenus modestes « que parce qu’ils avaient une vieille voiture, ils ne pourraient plus aller dans aucune grande agglomération, (…) c’est absolument faux ». Elle a énuméré différentes situations permettant à des voitures pourtant polluantes de rouler dans les ZFE : circulation ponctuelle, rendez-vous chez le médecin, week-end, circulation avant 8 heures ou après 20 heures…
Défendant le bilan du gouvernement et un budget de l’écologie « qui a doublé entre 2017 et 2025 », elle a indiqué se battre dans un contexte économique contraint « pour que les dépenses écologiques aillent directement aux projets qui ont le plus d’impact » et que cesse le financement « des niches brunes, c’est-à-dire des dépenses anti-écologiques ». Elle a notamment critiqué le fait qu’« on taxe deux fois plus l’électricité – fabriquée en France avec des emplois français (…) et décarbonée à 95 % – que le gaz qui est importé des États-Unis ou de Russie ».
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