Politique

Alors que son budget part au Sénat, Barnier ne se fait pas d’illusion sur un futur 49.3

POLITIQUE – L’heure viendra. Michel Barnier explique pour la première fois ce jeudi 14 novembre qu’il devra « probablement » utiliser l’article 49.3 de la Constitution dans les prochaines semaines pour faire adopter son projet de loi de finances (PLF) au Parlement.

« Quand je vois ce qu’il s’est passé à l’Assemblée », où ses soutiens de la droite et du centre ont rejeté le projet de budget pour 2025 qui avait été profondément modifié par la gauche, « il me semble difficile de faire autrement au bout de la discussion », affirme ainsi le Premier ministre dans un entretien publié par Ouest-France en fin de journée.

Une issue inévitable ? Si l’hypothèse de cet outil couperet est dans de nombreuses têtes depuis le début des débats budgétaires, (voire avant) le chef du gouvernement n’en avait jamais parlé aussi franchement. C’est chose faite.

La crainte d’une motion de censure ?

Pour Michel Barnier, les prochaines semaines seront cruciales. Rejeté à l’Assemblée nationale, son budget est en partance pour le Sénat, où il pourra compter sur une majorité bien plus confortable, presque à sa main. Mais c’est avec le retour du texte au Palais Bourbon, indispensable après le passage en CMP (Commission mixte paritaire) que les choses se corseront.

C’est effectivement au moment du vote final à l’Assemblée que le chef du gouvernement n’aura sans doute pas d’autre choix que d’activer le redouté article 49.3 : ses troupes ne sont pas assez nombreuses pour réunir la majorité des voix et voter le texte dans son processus normal. Au risque d’être renversé dans la foulée ? C’est ce que la gauche veut croire, en agitant la menace d’une motion de censure qui pourrait être votée par le Rassemblement national.

Nommé à Matignon grâce à la mansuétude du parti d’extrême droite, Michel Barnier, lui, affirme ne pas croire à cette menace. « Les Français ne souhaitent pas » le renversement du gouvernement, martèle-t-il dans les colonnes de Ouest-France, en assurant que ce qu’il « entend le plus » sur le terrain s’apparente plutôt à des marques de soutiens. « C’est “courage, tenez bon”. Croyez-moi, je n’en manque pas », ajoute-t-il.

Élisabeth Borne avait utilisé le 49.3 à pas moins de 23 reprises à l’automne 2023 pour valider ses deux budgets (projet de loi de finances et projet de loi de financement de la sécurité sociale). Ceci, malgré un rapport de force plus favorable à l’Assemblée que la tripartition actuelle. Ceux de Michel Barnier devraient se compter sur les doigts d’une main. Une façon de « laisser le débat » se dérouler, comme le claironne le chef du gouvernement. Mais pas trop quand même.

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