Politique

Après le climat et la fin de vie, cette nouvelle convention citoyenne peut-elle faire mieux ?

POLITIQUE – Qui dit sujet épineux, dit convention citoyenne. Sur le modèle de celles consacrées au climat et à la fin de vie, Emmanuel Macron redonne vie à ce format à l’occasion d’une consultation consacrée cette fois-ci aux « temps de l’enfant ». Elle est à nouveau organisée par le Conseil économique, social et environnemental (Cese)

Le palais de Iéna accueille ce vendredi et pour trois jours les 130 Français tirés au sort qui prendront part d’ici l’automne à sept sessions de travail. Y seront associés des enseignants, des parents, ou encore des experts médico-sociaux et économiques.

Parmi les sujets qui devraient être abordés, le temps devant les écrans, la durée des vacances, les rythmes scolaires, l’accès à la culture, au sport ou le transport des élèves notamment dans les zones rurales. Objectif : formuler des propositions qui pourront mener à des mesures concrètes.

Les syndicats enseignants sceptiques

Une ambition louable qui pourrait cependant se heurter à la réalité du terrain mais aussi aux contraintes de l’agenda politique, comme les deux précédentes conventions en ont parfois fait les frais. D’autant que l’annonce du président de la République le 2 mai dernier, n’a pas franchement emballé les syndicats d’enseignants. Le Snes-FSU, principal syndicat du second degré, avait fustigé un « grand exercice d’esbroufe » qui « passe à côté des urgences de l’Éducation nationale ».

Car certains dossiers sont de vrais serpents de mer, souvent abordés, jamais repensés. C’est le cas du nombre de semaines de vacances dans l’année, problématique chère à Emmanuel Macron qui avait déjà dit en 2023 vouloir rouvrir ce débat. Encore faudra-t-il que les débats citoyens réussissent à dépasser les clivages. Et ce ne serait que la première étape.

Si les deux dernières conventions citoyennes ont pu rassurer sur la qualité des débats et la capacité à trouver des citoyens à trouver des compromis, la traduction des propositions citoyennes en mesures concrètes, et qui plus est, en textes de loi, est plus incertaine.

Le gouvernement Bayrou sera-t-il là à l’automne ?

Ainsi, lors de leur dernière session le 28 février 2021, les citoyens tirés au sort pour la convention citoyenne sur le climat avaient sévèrement évalué les mesures de l’exécutif découlant des propositions citoyennes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre Comme le rapporte France Info, les participants avaient donné la note moyenne de 2,5 sur 10.

Même déception pour les citoyens ayant travaillé sur la fin de vie, lorsque la dissolution de l’Assemblée nationale interrompt l’examen du texte en juin 2025. Ce n’est que dix mois après son interruption, que le texte – divisé entre-temps en deux propositions de loi – retrouve le chemin de l’Assemblée nationale. Le Sénat doit l’inscrire à son ordre du jour pour la prochaine rentrée parlementaire.

Si une prochaine dissolution n’est pas officiellement encore au menu d’Emmanuel Macron, la convention citoyenne sur les « temps de l’enfant » pourrait, elle aussi, souffrir d’un contexte politique délicat. Ses conclusions sont en effet attendues pour la fin novembre, soit en pleine construction du budget 2026, qui concentrera toute l’attention. En plein risque, aussi, de censure du gouvernement Bayrou.