Après le fiasco, Macron annule finalement son « grand débat » avec les agriculteurs
AGRICULTURE – Les chaises qui avaient déjà été installées dans un des halls du Salon de l’Agriculture vont rester vides. Après 24h de fiasco causé par l’évocation de la présence des « Soulèvements de la Terre », le président Emmanuel Macron annonce qu’il annule son projet de « grand débat » avec le monde agricole.
« Les syndicats agricoles ont voulu que ce salon ne soit pas ’un salon comme les autres’. Ils avaient voulu un ’débat’ ouvert. Ils en demandent aujourd’hui l’annulation. Dont acte », écrit-il dans un communiqué partagé sur le réseau social X ce vendredi 23 février en fin d’après-midi.
Le président poursuit en assurant qu’il « invitera tous les syndicats agricoles avant l’ouverture officielle du salon » ce samedi matin et qu’il « sera là » pour aller « au contact de tous ceux qui veulent échanger », comme il le fait chaque année.
La présence des Soulèvements de la Terre décriée
Dans un des halls du parc des expositions de la porte de Versailles, tout avait pourtant déjà été mis en place pour accueillir ce « grand débat » imaginé par l’Élysée, comme en témoignent ces images filmées par le rédacteur en chef de BFMTV ce vendredi en milieu d’après-midi.
Mais depuis la simple évocation de la présence du collectif de militants écologistes Les Soulèvements de la Terre lors d’un point avec la presse jeudi, en fin de journée, confirmant la tenue de ce grand débat, la gronde avait commencé à se faire entendre.
Les syndicats boudent mais ne coupent pas le dialogue
Tour à tour, la FNSEA, les Jeunes agriculteurs ou encore l’industriel Michel-Édouard Leclerc avaient décliné l’invitation à débattre ce vendredi. Certains dénonçaient la « ligne rouge franchie » par le projet initial de l’Élysée d’associer Les Soulèvements de la Terre aux discussions, tandis que le patron de la grande distribution évoquait « une grossière manipulation » et une « opération de diversion ».
Si les principaux syndicats agricoles boudent l’invitation d’Emmanuel Macron à échanger en concert avec les écologistes, ils sont pour la plupart d’accord pour ne pas rompre les négociations avec le chef de l’État. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a ainsi fait savoir sur BFMTV que son organisation acceptait de « continuer le dialogue » avec le président « pour peu qu’[ils soient] respectés ».
Interrogée sur sa réponse à l’invitation adressée par Emmanuel Macron à « tous les syndicats agricoles avant l’ouverture officielle du salon », la présidente de de la Coordination rurale, Véronique Le Floc’h a, elle, répondu positivement, ajoutant seulement : « S’il peut rentrer » dans l’enceinte de l’événement.
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