Après le premier féminicide de l’année, cette ministre fustige la méthode du procureur
POLITIQUE – « Déjà un de trop ». Alors que la France a connu son premier féminicide de l’année à Hautmont dans le Nord au cours de la nuit du Nouvel an, la nouvelle ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes Aurore Bergé a fait une mise au point. « J’ai été interpellée de voir que dans un communiqué de presse officiel, on mentionne la vie supposée de la victime, et je trouve que ça arrive trop souvent », a regretté la ministre ce vendredi 3 janvier, au micro de France Inter.
Isabelle Mortaigne, 51 ans, a été retrouvée morte à Hautmont dans le Nord, le corps couvert d’ecchymoses. Son conjoint qui a appelé les secours dans la nuit de mardi à mercredi en expliquant « avoir fait une bêtise », a été placé en garde à vue. Avant d’être mis en examen et placé en détention provisoire ce vendredi, selon l’AFP. Dans les détails donnés par le communiqué mentionné par Aurore Bergé, le parquet de Valenciennes indique par ailleurs que le coupable présumé « soupçonnait sa femme d’adultère ».
« Ce qui compte, c’est l’auteur »
Selon la ministre, une telle information n’y a pas sa place : « On interroge jamais le passé de la victime. Peu importe son passé, ce qu’elle ait fait ou ce qu’elle n’ait pas fait, ce qui compte c’est qu’elle a été assassinée, ce qui compte c’est de comprendre comment ça a été rendu possible dans notre société, » dénonce-t-elle.
Une méthode qu’elle dit trop souvent retrouver dans les affaires de violences sexuelles notamment : « Une femme victime de violences sexuelles, la question n’est pas de savoir le nombre de partenaires qu’elle a eus, la question est de savoir si elle a été victime d’une agression sexuelle ou d’un viol. Donc, peu importe son passé, peu importe son présent, ce qui compte, c’est l’auteur. »
Le maire d’Hautmont a quant à lui déploré dans un message sur Facebook un drame qui « nous rappelle l’urgence de lutter contre toutes les formes de violence, en particulier les violences intrafamiliales et conjugales ». « Notre territoire connaît malheureusement une progression de ces violences », écrit l’élu. Aurore Bergé a indiqué qu’elle se rendrait sur place la semaine prochaine, à la demande du maire de la commune du Nord.
En 2023, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en France, un chiffre en baisse de 19 % par rapport à 2022, selon le dernier bilan du ministère de l’Intérieur publié fin novembre.
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