Politique

Après les frappes de Trump en Iran, une première réaction du bout des lèvres de la France

DIPLOMATIE – De premières frappes américaines qui ont soufflé le monde. Donald Trump a, dans la nuit de samedi à dimanche, engagé les forces américaines pour attaquer trois sites nucléaires iraniens. L’Union européenne, qui avait privilégié les appels à la diplomatique, n’a pu que constater les conséquences de ce nouveau tournant dans la guerre entre Israël et l’Iran.

Ce dimanche 22 juin dans la matinée, Emmanuel Macron, au cœur d’une initiative diplomatique avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, demeurait pour l’instant silencieux. Un conseil de défense doit néanmoins avoir lieu autour du président dans la soirée. Et la France a finalement réagi à la mi-journée par l’intermédiaire du ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui s’est contenté sur X d’un communiqué expliquant que Paris « a pris connaissance avec préoccupation des frappes ».

La France, qui « n’a participé ni à ces frappes ni à leur planification », appelle désormais « les parties à la retenue pour éviter toute escalade ». Jean-Noël Barrot assure par ailleurs que la priorité reste « la sécurité de nos agents et de nos ressortissants, ainsi que celle de nos intérêts et partenaires dans la région ».

Les plans européens chamboulés

Jean-Noël Barrot réaffirme également la position française : remettre tout le monde autour de la table dans le cadre du Traité de non-prolifération sur les armes nucléaires. Les frappes de Donald Trump ont pourtant chamboulé les plans européens alors que Paris, Berlin et Londres ont rencontré la semaine dernière le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi, lors d’une initiative diplomatique. Peut-elle encore aboutir alors que l’Iran estime ce dimanche matin que « les États-Unis ont fait exploser la diplomatie » ?

Samedi soir encore, Emmanuel Macron vantait un appel avec le président iranien Masoud Pezeshkian. Les deux hommes se sont de nouveau entretenus ce dimanche, le président français appelant son homologue à la « reprise des discussions diplomatiques », et réclamant de nouveau la libération immédiate de Cécile Kohler et Jacques Paris.

Dans la classe politique française, les frappes américaines ont déclenché des réactions bigarrées. Alors que LFI et la gauche dénoncent un non-respect du droit international, les macronistes se montrent plus prudents. Invité de franceinfo, le vice-président du groupe Ensemble pour la République à l’Assemblée, Mathieu Lefèvre, pointe un risque d’escalade.

« Le droit international n’est plus qu’un souvenir. Le deux poids deux mesures ne s’est jamais aussi bien porté. Ces frappes étaient évitables mais elles ont eu lieu. Jamais la diplomatie n’a été si nécessaire », analyse de son côté Nathalie Loiseau, l’eurodéputée Horizons. Pour l’extrême droite, Éric Ciotti, le patron de l’UDR, tout comme Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement national, ont salué les frappes américaines.