Après l’imbroglio autour de la loi Duplomb, Bayrou sous la menace d’une censure
POLITIQUE – Elle était dans l’air, elle sera bientôt sur le bureau de la présidence de l’Assemblée nationale. Une motion de censure signée par le groupe La France insoumise va être déposée ce mercredi 28 mai, a annoncé sa présidente Mathilde Panot. C’est la septième du genre à laquelle le Premier ministre François Bayrou devra faire face lors de son examen qui devrait avoir lieu la semaine prochaine.
La raison de la colère ? La motion de rejet votée sur la proposition de loi agricole dite Duplomb lundi par une manœuvre tactique du bloc central qui a préféré enjamber le mur d’amendements écologistes et insoumis, empêchant ainsi son examen dans l’hémicycle.
Le texte issu de la droite sénatoriale, et largement décrié par la gauche, va ainsi être directement examiné en commission mixte paritaire par sept députés et sept sénateurs, de quoi ulcérer les insoumis.
François Bayrou se moque de la motion de censure
« Une nouvelle forme de 49.3 » pour la cheffe de file insoumis Mathilde Panot, qui motive cette motion de censure par la nécessité de bloquer cette proposition de loi, et sa mesure phare sur la réintroduction à titre dérogatoire de certains pesticides néonicotinoïdes. « Nous refusons que par un coup de force il y ait un pesticide aussi dangereux qui crée des malformations d’enfants, qui crée aussi des cancers pédiatriques », explique-t-elle au micro de BFMTV ce mercredi 28 mai.
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Interrogé la veille sur le même plateau télévisé, François Bayrou avait déjà balayé d’un revers de la main cette nouvelle menace : « Je sais avec certitude que ce sera la septième depuis que nous sommes arrivés, c’est-à-dire une espèce de record du monde des motions de censure. J’en ai vu d’autres. (…) Ça n’a aucune importance. »
Mathilde Panot espère obtenir la signature des autres députés des groupes de gauche à l’Assemblée nationale, sans que ceux-ci n’aient pour le moment confirmer suivre le mouvement. D’autres sujets pourraient très vite cristalliser leur colère, à commencer par la volonté du Premier ministre de remettre la TVA sociale sur la table dans le cadre du prochain budget. Mais quand bien même ce texte ferait le plein à gauche (le PS ne suivra pas forcément) il faudrait que le RN ajoute ses voix pour que le gouvernement tombe comme ce fut le cas avec Michel Barnier cet automne.