Politique

Après une «  semaine noire  » pour l’écologie, Tondelier ne s’en prend pas qu’à la droite

POLITIQUE – Marine Tondelier est une habituée des coups de gueule. Elle revendique un parler cash, qui tranche avec la langue de bois si courante dans le monde politique. Ce lundi 2 juin, ce sont ses partenaires de gauche qui en ont fait les frais. Invitée de la matinale de France Inter, la secrétaire nationale des Écologistes s’est dite « inquiète » des « attaques » menées selon elle contre l’écologie. « Quand l’écologie prend aussi cher qu’elle a pris la semaine dernière, c’est nous tous les victimes », a-t-elle déclaré.

En quelques jours, plusieurs dossiers se sont en effet téléscopés. La reprise du chantier de l’A69, la fin des zones à faibles émissions votée à l’Assemblée, le potentiel retour d’un pesticide néonicotinoïde… Autant de sujets qui faisaient dire à Marine Tondelier, dès le 29 mai, que « nous vivions la pire semaine pour l’écologie depuis longtemps ». « Quand on parle d’écologie, on parle de santé, d’environnement, de l’avenir de vos enfants. Trop peu de gens mesurent la gravité de ce qui s’est passé la semaine dernière », estime aujourd’hui l’élue d’Hénin-Beaumont.

Dans son viseur : les macronistes, la droite et l’extrême droite, mais aussi la gauche. Près d’un an après la naissance du Nouveau Front populaire, Marine Tondelier cible chacun de ses partenaires. La France insoumise ? Ils ont voté pour la suppression des ZFE « sans proposer rien d’autre ». Le Parti socialiste ? « Il vote pour la reprise des travaux de l’A69, une autoroute qui va pomper un pognon de dingue ». « Et je ne vous parle même pas des communiste…. Tout ça est grave », mesure-t-elle.

Aussitôt après cette interview sur France Inter, les insoumis ont répondu à Marine Tondelier. « La ZFE est une mesure d’exclusion sociale qui est à l’inverse de l’écologie populaire dont nous avons besoin pour faire face à l’urgence climatique », a argumenté le coordinateur de LFI Manuel Bompard. Selon lui, « La France insoumise est et restera en première ligne du combat pour l’écologie. Elle continuera à le faire malgré ces paroles de division irresponsable au moment où la macronie et la droite multiplient les régressions environnementales ».

Tondelier ne veut pas de « rôle de figuration »

« Inquiète et déterminée », la leader écologiste regrette que « tout le monde à gauche ne joue pas son rôle pour l’écologie ». Des propos qui revêtent une importance particulière au moment où se discute l’éventualité d’une primaire pour désigner un candidat commun à gauche en vue de l’élection présidentielle. Depuis un an, Marine Tondelier s’est imposée comme un trait d’union des différentes forces politiques, et continue de plaider pour que la gauche ne parte pas dispersée en 2027.

Mais rien ne se fera sans écologie, prévient-elle. « Notre camp doit contre-attaquer : s’il faut une candidature unique en 2027, ce pour quoi je me battrai jusqu’à mon dernier souffle, les écologistes ne doivent pas avoir un rôle de figuration », plaide-t-elle. À l’entendre, les Verts n’entendent pas être réduits au rôle de « gentils organisateurs de la primaire », mais veulent peser tant sur la désignation du candidat commun que sur « l’écriture du programme partagé ».

« Les Écologistes sont très déterminés, on ne va pas laisser jouer au jeu des sept différences alors que l’extrême droite a déjà franchi le seuil du pouvoir », explique aussi celle qui appelle l’ensemble des forces de gauche à se réunir autour de Lucie Castets le 2 juillet pour discuter des modalités d’une candidature commune.