Politique

Aurore Bergé signalée par l’Assemblée à la justice pour « faux témoignage »

POLITIQUE – Coup dur pour l’ancienne ministre des Familles. Le bureau de l’Assemblée nationale a validé ce mercredi 9 octobre la demande de poursuites pour faux témoignage réclamées à l’encontre d’Aurore Bergé, mise en cause pour ses liens avec le lobby des crèches dans le livre Les Ogres de Victor Castanet.

Devant la commission d’enquête le 30 avril 2024, Aurore Bergé avait assuré n’entretenir aucun lien avec Elsa Hervy, numéro 1 de la Fédération Française des Entreprises de Crèches, instance représentative des crèches privées. Mais cette affirmation a été mise à mal par les révélations du livre Les Ogres : dans un SMS envoyé à ses équipes, Aurore Bergé aurait par exemple écrit « c’est surtout une copine » en parlant d’Elsa Hervy.

Les auditions en commission d’enquête se faisant sous serment, des élus LFI mais aussi l’écologiste Emmanuel Duplessy ont réclamé le lancement d’une procédure pour faux témoignage contre elle. Demande à laquelle le bureau de l’Assemblée a accédé ce mercredi avec pour conséquence la transmission de faits au Procureur de la République.

La « demande d’engagement de poursuites » pénales contre Aurore Bergé, désormais simple députée Ensemble pour la République, a été validée par 10 voix pour et neuf voix contre. « Le NFP – majoritaire au bureau de l’Assemblée nationale – a sans surprise décidé une nouvelle fois de se soumettre à LFI et sa demande infondée à mon encontre. La gauche n’en finit plus son naufrage politique et démocratique. Next », a fustigé l’ancienne ministre sur X.

Jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende

De son côté, le député écologiste à l’origine de la demande Emmanuel Duplessy s’est réjoui : « La probité des élus est un enjeu démocratique majeur. Aurore Bergé doit pouvoir se défendre de ces accusations devant la justice plutôt que sur les plateaux TV ».

Dans Les Ogres, Victor Castanet étrille le système des crèches privées et leur « voracité » financière au détriment du bien-être des nourrissons. Il y évoque notamment « un pacte de non-agression » conclu entre la ministre des Familles Aurore Bergé et Elsa Hervy. « Il y a eu une demande, à laquelle les groupes privés ont répondu, de ne jamais critiquer la politique gouvernementale et de soutenir la ministre. En contrepartie de quoi Aurore Bergé a fait preuve d’une forme de mansuétude vis-à-vis des acteurs privés », expliquait le journaliste dans un entretien à l’AFP à la sortie du livre.

Aurore Bergé a annoncé une plainte pour diffamation à l’encontre de Victor Castanet. Qui a réagi en annonçant rendre public les éléments à sa disposition concernant l’ancienne membre du gouvernement. Elsa Hervy avait elle reconnu des échanges « comme la ministre l’a fait avec d’autres acteurs » mais avait démenti tout « pacte ».

Si la justice se saisit du cas d’Aurore Bergé, la députée des Yvelines risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Selon le site spécialisé en droit le Club des Juristes, une seule condamnation pour faux témoignage devant l’Assemblée nationale a été prononcée à ce jour en 2018.

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