Avec ses consultations sur la proportionnelle, Bayrou veut s’offrir un peu de répit
POLITIQUE – Face à la menace permanente de censure, tous les sujets qui font (un peu) consensus sont bons à prendre. François Bayrou lance ce lundi 28 avril ses consultations avec les partis et les groupes parlementaires sur la question de la proportionnelle pour les élections législatives. « Tout le monde ou presque est d’accord sur le principe : il faut plus de proportionnelle. Reste à déterminer la forme : régionale ? Départementale ? Mixte ? Nous aurons ce débat » expliquait la semaine dernière un proche de François Bayrou, lequel laissait entendre que cette réforme pourrait être examinée à l’automne.
Un agenda loin d’être anodin. De fait la proportionnelle est une mesure portée par le MoDem de longue date et le locataire de Matignon en avait parlé dès son discours de politique générale… Mais la mesure est aussi particulièrement plébiscitée depuis de nombreuses années par le Rassemblement national.
Lors de la campagne présidentielle de 2022, Marine Le Pen avait promis de mettre en place la proportionnelle aux législatives si elle accédait à l’Élysée. « On est prêt à ce qu’il y ait un débat parlementaire qui se mette en place », plaidait la semaine dernière le député RN Thomas Ménagé. Le parti lepéniste y a tout intérêt tant ce mode de scrutin revêt pourrait être décisif : si la proportionnelle avait été mise en place lors des précédentes législatives de juillet 2024 il serait de loin le premier groupe à l’Assemblée.
Une rentrée déjà annoncée comme très agitée
Or tout ce qui pourrait adoucir les élus RN est bon à prendre pour François Bayrou. Le Premier ministre offrirait un gage très sérieux au parti d’extrême droite, lequel brandi régulièrement la menace de censure. Alors que Matignon a lancé le grand chantier du budget 2026, le parti a récemment rappelé ses lignes rouges sur les impôts et les retraités, menaçant de faire tomber le gouvernement si elles étaient franchies.
Or c’est essentiellement à l’automne que se tiendront les discussions et arbitrages autour des finances publiques de l’année prochaine, avec 40 milliards d’euros supplémentaires d’économies voulues par l’exécutif.
François Bayrou qui avait acheté en janvier la non-censure des socialistes avec le conclave sur les retraites, pourrait être tenté de retenter le coup et cette fois d’amadouer les troupes lepénistes avec la proportionnelle. D’autant que d’ici là d’autres moments sont susceptibles de générer de la tension à Matignon : l’audition du Premier ministre le 14 mai sur l’affaire Bétharram, et les congrès LR et PS
Dans le reste de l’échiquier politique, les positions sont bigarrées. Si la PCF, LFI et les Verts sont en faveur de l’introduction de la proportionnelle, les élus PS ne parlent pas d’une même voix. À droite, les LR y sont opposés et Laurent Wauquiez a même demandé, ce dimanche, à Bruno Retailleau de s’opposer à la volonté de François Bayrou.
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