« Avons-nous des limites ? Non » : Macron persiste face à la Russie
POLITIQUE – Le ton est donné. Et la ligne confirmée. Lors de son discours prononcé à la Sorbonne ce jeudi 25 avril, Emmanuel Macron a brossé le portrait d’une Europe « en danger », et pour laquelle tout devait être envisagé pour la protéger. L’occasion pour le chef de l’État de réitérer sa position vis-à-vis de la Russie, laquelle fait peser une « menace existentielle » sur l’Europe, via la guerre en Ukraine. Soit le retour de « l’ambiguïté stratégique » exprimée fin février, et selon laquelle rien ne devait être exclu pour sauver Kiev. Envoi de troupes compris.
« Nous sommes face à une puissance désinhibée. Qui a attaqué un pays d’Europe. Mais qui n’est plus dans une opération spéciale et qui ne veut plus nous dire quelle est sa limite. Pourquoi chaque matin devrions-nous dire quelles sont toutes nos limites, stratégiquement ? », a interrogé Emmanuel Macron, avant de poursuivre son raisonnement : « Si nous disons que l’Ukraine est la condition de notre sécurité, que se joue en Ukraine davantage que la souveraineté territoriale de ce pays, mais la sécurité des Européens, avons-nous des limites ? Non ! »
Académie militaire, dissuasion nucléaire et cybersécurité
Une interprétation géopolitique qui a logiquement conduit le chef de l’État à inviter les partenaires européens à bâtir un « concept stratégique » de « défense européenne crédible » face au « voisin agressif » que représente à ses yeux la Russie de Vladimir Poutine. Ce qui passe « peut-être » pour Emmanuel Macron par le lancement d’un projet de bouclier antimissile européen (proposé par l’Allemagne et sources de tensions entre Paris et Berlin), et par la mise à disposition de la dissuasion nucléaire française, « élément incontournable de la défense du continent européen ».
Pour aller plus loin dans ce qui existe déjà en la matière, Emmanuel Macron plaide pour « la création d’une académie militaire européenne pour former les futurs cadres militaires et civils européens aux enjeux de sécurité et de défense » et le lancement d’une « force de réaction rapide pour pouvoir déployer rapidement jusqu’à 5 000 militaires dans des environnements hostiles d’ici à 2025 ».
Le chef de l’État a également prôné une « préférence européenne dans l’achat de matériel militaire » et « une capacité européenne de cybersécurité et de cyberdéfense » afin d’être moins dépendant des États-Unis, et aboutir à l’autonomie stratégique pour laquelle il plaide à l’échelle de l’UE. Un ton martial sur fond de rapport de force envers la Russie qui, sans surprise, n’a pas manqué de faire réagir, notamment du côté des forces politiques les plus frileuses sur le niveau de soutien à l’Ukraine. « Ce Président irresponsable risque de nous entraîner dans une guerre généralisée », s’est par exemple indigné sur le réseau social X le groupe parlementaire de la France insoumise.
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