Barnier détrône Cazeneuve de ce classement à Matignon
POLITIQUE – Trois petits mois et puis s’en va. Michel Barnier censuré ce mercredi 4 décembre par l’Assemblée nationale va officiellement démissionner ce jeudi à 10 heures. Il deviendra ainsi le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République, après avoir été censuré par l’Assemblée nationale. Ce n’est que la deuxième fois qu’une censure aboutit depuis 1958.
La motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire en réaction au recours au 49.3 sur le projet de budget de la Sécurité sociale a été votée par l’Assemblée avec 331 voix. Son adoption met fin au bail de Michel Barnier à Matignon après seulement 90 jours. Ce qui fait de lui le chef du gouvernement avec la longévité la plus faible, devant Bernard Cazeneuve (160 jours) et Gabriel Attal (240 jours).
Comme le montre le graphique ci-dessous, la durée de vie des Premiers ministres d’Emmanuel Macron n’a cessé de décroître. Après Édouard Philippe, resté un peu plus de trois ans, Jean Castex a conservé son poste pendant 681 jours, Élisabeth Borne 603, Gabriel Attal 240 et enfin Michel Barnier 90.
Le bilan de Michel Barnier compromis
En seulement trois mois, Michel Barnier n’aura eu que peu de temps pour laisser sa marque. D’autant plus que les annonces inclues dans le budget de l’État pour 2025 et dans celui de la Sécurité sociale sont compromises, l’examen du premier étant suspendu dans l’attente de la nomination d’un nouveau chef du gouvernement, et le second étant considéré comme rejeté après le vote de la motion de censure. Sont notamment concernés les 600 millions d’euros annoncés pour la santé mentale, « grande cause » de Michel Barnier et les 7 millions d’euros de crédits supplémentaires prévus pour la mise à l’abri des victimes de violences conjugales.
C’est la première fois qu’un Premier ministre est destitué via une motion de censure déposée après l’utilisation d’un 49.3. En 1962, la censure adoptée contre le gouvernement Pompidou avait été « spontanée », déposée pour protester contre la décision du général de Gaulle de recourir au référendum pour que l’élection présidentielle se fasse au suffrage universel direct. Depuis, sur la soixantaine de motion déposées, aucune n’avait recueilli la majorité nécessaire, jusqu’à ce mercredi.
Désormais démissionnaire, Michel Barnier a exclu la possibilité d’être renommé par le président de la République – permise par la Constitution. « Qu’est-ce que cela (une renomination comme Premier ministre, NDLR) a comme sens ? », a-t-il demandé, à la veille du vote, invité des 20-Heures de TF1 et France 2. Le voilà donc qui rejoint la liste des « ex »-Premiers ministres, ceux-là même dont il voulait réduire le coût pour l’État.
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