Barnier dévoile le conseil que lui avait donné Trump à l’Élysée
POLITIQUE – Confidence américaine. Avec la sortie ce mercredi 4 juin du livre Ce que j’ai appris de vous de l’ancien Premier ministre LR Michel Barnier, celui-ci dévoile une anecdote inattendue sur une interaction avec Donald Trump – alors élu mais pas encore investi – lors de la journée de réouverture de la cathédrale de Notre-Dame.
Nous sommes le 7 décembre 2024 à Paris, plusieurs heures après la cérémonie ayant permis de dévoiler la cathédrale parisienne rénovée après l’incendie de 2019. La scène se passe à l’Élysée, relate alors l’ancien locataire de Matignon dans cet ouvrage publié aux éditions Calmann-Lévy.
« Puis-je vous présenter le Premier ministre ? », suggère Emmanuel Macron à Donald Trump. Pour le contexte, nous sommes quatre jours après la motion de censure votée par « une coalition de l’extrême droite et la gauche » qui a fait tomber le gouvernement Barnier après trois mois d’exercice à Matignon.
Michel Barnier s’empresse donc de rectifier les propos du chef de l’État auprès de Donald Trump, rappelant qu’il est désormais l’« ancien » Premier ministre et qu’à 73 ans il n’est « pas sûr » de poursuivre sa carrière politique. « Cela n’empêche rien ! Moi, j’en ai 78. Et puis vous êtes grand, vous êtes solide, vous vous tenez droit… Il faut continuer ! », lui répond le président américain.
Michel Barnier précise que le président nord-américain n’est pas le seul à l’avoir poussé « à continuer », citant sans les nommer « tant de personnes dont les conseils comptent plus pour moi que ceux de Donald Trump ».
« Je reste prêt à servir mon pays »
Mais dans ce livre, qui « résume (…) les nombreuses leçons reçues tout au long de son engagement politique », l’ancien Premier ministre ne dévoile pas pour autant ses ambitions élyséennes. Préférant entretenir le doute à deux ans de la prochaine élection présidentielle française.
Interrogé sur cette échéance électorale cette semaine par Le Point, il n’écarte rien : « je reste prêt à servir mon pays », répond-il, plaidant pour « une entreprise collective (qui) est aussi européenne ».
Dans son ouvrage, l’ancien négociateur du Brexit pour l’UE affirme d’ailleurs qu’Angela Merkel l’a « empêché à deux reprises de devenir président de la Commission européenne ». L’occasion pour Michel Barnier de tacler celle qui occupe désormais ce poste. Car tout en appelant à un « réveil stratégique » de l’UE, celui qui a tout récemment été nommé président du conseil national du parti LR dénonce « une certaine dérive autoritaire » de la Commission européenne. Une dérive entamée avec le passage du président José Manuel Barroso (2004-2014), avant de monter « d’un cran encore depuis six ans avec Ursula von der Leyen ».