Barrot saisit la CIJ contre l’Iran pour la détention de deux otages français

INTERNATIONAL – Paris veut mettre la pression à Téhéran. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a annoncé ce vendredi 16 mai que la France va déposer plainte devant la Cour internationale de justice (CIJ) contre l’Iran, concernant les conditions de détention de deux ressortissants français, Cécile Kohler et Jacques Paris, accusés d’espionnage par la République islamique qui les retient depuis 2022.

Interrogé au micro de Télématin, le chef de la diplomatie française a dénoncé le fait que les deux Français soient « privés de visites consulaires, c’est à dire les visites par les membres de notre ambassade pour prendre de leurs nouvelles ». « C’est la raison pour laquelle aujourd’hui je dépose plainte devant la CIJ contre l’Iran pour violation de son obligation de donner droit à la protection consulaire », a-t-il annoncé. Cette plainte contre Téhéran intervient alors que les négociateurs iraniens rencontrent vendredi en Turquie leurs homologues du Royaume-Uni, de France et d’Allemagne pour des pourparlers sur le nucléaire iranien.

Jean-Noël Barrot s’est aussi indigné des conditions de détention « indignes » de Jacques Paris et Cécile Kohler, qu’il juge « assimilables à de la torture ». Si l’Iran assure que les deux Français sont « en bonne santé », leurs proches démentent fermement ces affirmations. En octobre 2024, la sœur de Cécile Kohler, Noémie, avait notamment dit recevoir des informations « alarmantes » sur son état de santé « physique et psychologique ». Elle avait salué un « tournant majeur » lorsque Jean-Noël Barrot avait indiqué début avril que Paris s’apprêtait à saisir la CIJ.

Les otages français détenus dans la prison iranienne d’Evin

Arrêtés en mai 2022 lors d’un voyage touristique, les deux Français sont accusés d’« espionnage » par Téhéran qui les a forcés à avouer qu’ils travaillaient pour les renseignements français, dans une vidéo diffusée à la télévision d’État. Ils sont retenus dans la section de haute sécurité de la prison d’Evin, où les conditions de détention sont extrêmement difficiles. Depuis la libération d’Olivier Grondeau en mars dernier, ils sont officiellement les deux derniers Français retenus en Iran.

Le sort de Cécile Kohler et Jacques Paris est revenu dans l’actualité le 7 mai dernier, qui a marqué le triste anniversaire de leurs trois ans de détention. Des manifestations de soutien étaient prévues dans plusieurs villes et Emmanuel Macron avait adressé un message aux proches des deux otages. « La France agit sans relâche pour obtenir leur libération », a affirmé le président de la République sur X, « j’assure leurs familles de notre soutien indéfectible et salue la mobilisation de nos concitoyens ».

Au total, une vingtaine d’Occidentaux sont détenus en Iran, la République islamique étant accusée par les chancelleries européennes et les ONG de pratiquer une « diplomatie des otages ».

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