Bayrou n’a pas fini de s’aliéner la gauche avec ses nouvelles déclarations
POLITIQUE – Des propos qui ne risquent pas d’apaiser les partis de gauche. Alors que François Bayrou enchaîne les polémiques, le nouveau Premier ministre s’est prononcé ce jeudi soir dans L’Événement sur France 2 à propos de l’usage du 49.3 et de la reconduite de Bruno Retailleau à son poste au ministère de l’Intérieur. Avec des positions qui ne vont pas plaire aux députés du NFP.
« Je n’utiliserai pas le 49.3, sauf s’il y a blocage absolu sur le budget. (…) Je souhaite le plus de dialogue possible. Et sur les autres textes, je n’utiliserai pas le 49.3, sauf catastrophe », a déclaré le Premier ministre, s’adressant aux partis « dans l’opposition » mais qui « acceptent de dialoguer » et de ne pas renverser son gouvernement. Or pour la gauche, le 49.3 qui permet de passer un texte en force au Parlement est une ligne rouge.
Quelques heures plus tôt lors de la réunion avec les forces de gauche, François Bayrou s’était déjà gardé la possibilité d’utiliser l’article 49.3 de la Constitution selon des participants. « Nous lui avons demandé de ne pas y recourir, ce qu’il refuse. Il a dit qu’il ne souhaitait pas en abuser, mais qu’il se gardait la possibilité de l’utiliser », a rapporté le député communiste Stéphane Peu. Activer cette disposition est cependant un risque pour François Bayrou. Le 49.3 permet aux oppositions de déposer une motion de censure pouvant aboutir à la chute du gouvernement. Michel Barnier en a fait l’amère expérience.
Bruno Retailleau à l’Intérieur
Une autre ligne rouge du NFP concerne la composition du futur gouvernement et surtout la présence de Bruno Retailleau à l’Intérieur, un casus belli pour la gauche. Or sur France 2, le Premier ministre a exprimé haut et fort son envie de conserver le cadre des Républicains à son poste. « Je pense que Bruno Retailleau a montré ces dernières semaines et derniers mois qu’il avait trouvé des décisions et des orientations qui répondaient à une partie de ce que l’opinion demande », a-t-il affirmé.
Un gage aux Républicains qui ne va pas plaire au PS. La récupération politique de la catastrophe du cyclone Chido à Mayotte avait choqué à gauche, alors que Bruno Retailleau avait affirmé que l’archipel ne pourrait pas être reconstruit « sans traiter la question migratoire », à l’heure où le bilan humain reste très provisoire et où les autorités craignent des milliers de morts. Ses positions globalement très fermes sur l’immigration et la sécurité ne passent pas pour le NFP. « Bruno Retailleau est un motif de censure à lui tout seul », a même estimé l’écologiste Marine Tondelier après le passage de François Bayrou sur France 2.
En essayant de donner des gages à droite, sans braquer la gauche, le Premier ministre pourrait donc bien finir par agacer, au point qu’aucune des formations politiques n’y trouve son compte. Malgré ce contexte tendu, le chef du gouvernement a promis une nomination du gouvernement « avant Noël ».
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