Politique

Bayrou reprend de volée sa ministre El Haïry sur la GPA

POLITIQUE – « On n’achète pas un corps humain ». Le président du MoDem, François Bayrou, interrogé ce mardi 30 avril sur franceinfo, s’est dit opposé à la légalisation de la Gestation pour autrui (GPA) en France. Il y a deux jours la ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles MoDem, Sarah El Haïry, a indiqué « je souhaite que la préparation de notre pays à avoir un jour ce débat puisse se faire. C’est sain et c’est serein ».

Le Haut-commissaire au Plan, lui, a reconnu n’être « pas tout à fait de l’avis » de sa ministre, pourtant membre de son parti. « Il y a là quelque chose que nous considérons comme intouchable » a-t-il assuré. « Il ne faut pas donner l’air d’ouvrir la porte à des pratiques que nous tous considérons comme une atteinte à des choses importantes et profondes » a-t-il argumenté tout en indiquant vouloir évoquer ce sujet avec « prudence et respect ».

La pratique est interdite en France « pour de très bonnes raisons », a justifié le Haut-commissaire au Plan, prenant ainsi position dans un débat relancé par l’extrême droite et qui divise le camp présidentiel.

Tout en reconnaissant que ce sujet « est difficile à aborder parce qu’il est instrumentalisé par des extrêmes », la ministre Sarah El Haïry avait appelé ce week-end à « sortir de l’hypocrisie ». « Il y a des GPA aujourd’hui dans le monde […] Il faut protéger ces enfants et leurs droits », ajoutait-elle.

Un débat relancé par l’extrême droite

Le sujet a ressurgi dans l’actualité après un tweet de Marion Maréchal. Le 23 avril dernier, la tête de liste Reconquête aux élections européennes a commenté une publication du styliste Jacquemus et de son époux annonçant la naissance de leurs jumeaux. « Où est la maman ? » s’est-elle interrogée, remettant ainsi en cause implicitement la légitimité de la parentalité des deux pères de famille.

Le message a aussitôt déchaîné les critiques de plusieurs figures de la majorité, tels que le député et ancien ministre ouvertement homosexuel, Clément Beaune, dénonçant « un propos dégueulasse » ou la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot pointant une « homophobie décomplexée ».

D’autres opposants à la GPA se sont aussi fait entendre, comme le candidat des Républicains aux européennes, François-Xavier Bellamy, qui en fait « un combat pour la dignité humaine ».

À gauche également : le député LFI Louis Boyard a affirmé ce mardi sur BFMTV que « la marchandisation du corps des femmes n’est pas quelque chose qui (lui) paraît acceptable ». La tête de liste PS-Place publique, Raphaël Glucksmann, s’est prononcée dimanche dernier, sur la même chaîne, en faveur de la GPA « quand elle n’est pas commerciale ».

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