Politique

Bayrou s’exprime dans une lettre sur le futur gouvernement

POLITIQUE – Le Premier ministre ne veut pas se précipiter. Avant de proposer à Emmanuel Macron une composition de gouvernement, François Bayrou a adressé ce mercredi 18 décembre un courrier aux présidents des partis politiques et présidents de groupes « qui ont eu la responsabilité des affaires du pays à une période ou à une autre de la Ve République » – excluant de fait le RN et LFI -, leur indiquant vouloir les rencontrer en amont à Matignon, ce jeudi à 14h. Les présidents de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et du Sénat, Gérard Larcher, sont aussi conviés.

« Je veux vous rencontrer pour vous éclairer et vous entendre sur les orientations que nous devrons suivre », écrit le Premier ministre, à l’issue de plusieurs jours de consultations bilatérales avec les forces politiques.

En fin d’après-midi, Matignon avait démenti auprès de l’AFP que François Bayrou ait proposé une liste de gouvernement à Emmanuel Macron, qu’il a vu à trois reprises ces derniers jours. Une source proche du Premier ministre avait rapporté précédemment à l’AFP que le Premier ministre avait rendu sa copie au président de la République.

« La période dans laquelle nous sommes entrés » depuis la censure du gouvernement de Michel Barnier par les députés le 5 décembre, « a créé une situation sans précédent et grave », estime François Bayrou dans sa lettre.

Cyclone à Mayotte et émeutes en Nouvelle-Calédonie

« Nous sommes en effet à la veille de Noël sans budget, ce qui ne s’est jamais produit depuis un demi-siècle ; le gouvernement n’est pas encore formé puisque le précédent a démissionné ; les avancées qui étaient rendues possibles par l’adoption du budget 2025 sont aujourd’hui suspendues et l’inquiétude est grande et justifiée », détaille-t-il.

En outre, à cette situation « institutionnelle risquée » dans laquelle se trouve le pays depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin et la censure du gouvernement, s’est ajouté « un drame sans précédent à Mayotte », « probablement la catastrophe naturelle la plus grave de l’histoire de France depuis plusieurs siècles », après la Nouvelle-Calédonie qui a été elle-même frappée « par des émeutes dont le bilan est lourd », poursuit le Premier ministre. « Ces deux situations inédites additionnées nous mettent devant des responsabilités inédites », souligne-t-il.

Le format de cette réunion ressemble à la table ronde organisée par Emmanuel Macron le 10 décembre avec l’ensemble des forces politiques, hormis le RN et LFI. Les socialistes, les écologistes et les communistes avaient alors proposé que le gouvernement renonce à l’article 49.3 pour faire passer sans vote des textes, en échange d’une non-censure.

Lors de cette rencontre inédite depuis le début de la crise politique déclenchée par la dissolution, Emmanuel Macron avait souligné « sa volonté de ne pas dissoudre » à nouveau l’Assemblée d’ici la fin de son mandat en 2027, selon son entourage. Le président avait aussi relevé « une unanimité des forces politiques pour ne plus dépendre du Rassemblement national », tandis que seuls le centre et la droite en avaient dit autant pour LFI.

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