Bouteilles de vin, balances de cuisine… Les étranges frais de Jean-Marie Le Pen au Parlement européen
POLITIQUE – Une requête qui intervient indépendamment du procès sur les assistants parlementaires du RN qui se tient actuellement à Paris. Le Parlement européen réclame en effet plus de 300 000 euros à Jean-Marie Le Pen pour avoir indûment facturé à l’institution des frais de mandat d’eurodéputé, a appris ce lundi 7 octobre l’AFP de sources proches du dossier.
L’ancien leader d’extrême droite a formé un recours contre cette décision devant le Tribunal de l’Union européenne, a indiqué son avocat, Me François Wagner. Dans une décision du 8 juillet, notifiée à Jean-Marie Le Pen mais qui n’a pas été rendue publique, le secrétaire général du Parlement européen lui réclame précisément 303 200,99 euros.
En cause : l’utilisation de frais de mandats au titre de la « ligne budgétaire 400 » du Parlement européen, destinés à couvrir « les dépenses administratives et de fonctionnement des groupes politiques et du secrétariat des députés non-inscrits » et celles « liées aux activités politiques et d’information dans le cadre des activités politiques de l’Union européenne ».
129 bouteilles de vin
Mais « ces crédits ne peuvent être utilisés pour financer toute forme de campagne électorale européenne, nationale, régionale ou locale » ou « être utilisés pour l’achat de biens immeubles ou de véhicules », précise le règlement de l’institution. Or, entre 2009 et 2018, Jean-Marie Le Pen a été indûment remboursé, dans le cadre de cette « ligne budgétaire 400 », de dépenses de bulletins d’informations, stylos, cartes de visite, cravates, parapluie, balances de cuisine, horloges de bureau, bracelets connectés, lunettes de réalité virtuelle ou encore de 129 bouteilles de vin, selon un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf).
L’Olaf avait notamment estimé que nombre de bulletins d’informations étaient des « copier-coller » de textes en accès libre et avaient été trop facturés « par rapport au travail véritablement réalisé pour (les) produire », selon des extraits de son rapport publié par Mediapart en mars 2022.
Contacté par l’AFP, le Parlement européen a fait savoir que « l’administration du Parlement est tenue, lorsqu’elle reçoit des indications sérieuses selon lesquelles des fonds ont été indûment versés, de procéder à une vérification de la conformité aux règles financières administratives applicables du cas en question, de demander des éclaircissements au député concerné et de récupérer l’argent indûment payé si aucune preuve de dépenses conformes n’est fournie ».
« Cela ne remplace aucune procédure ou enquête judiciaire », ajoute l’institution.
À voir également sur Le HuffPost :
La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.