Ce député LFI porte plainte pour injures racistes, venant notamment d’un collaborateur RN

POLITIQUE – Depuis son élection en 2022, Carlos Martens Bilongo est la cible de récurrentes attaques racistes. Le député de La France insoumise avait déjà eu à affronter un violent « Qu’il retourne en Afrique », formulé par Grégoire de Fournas (RN), dans l’hémicycle en novembre 2022. Réélu aux dernières élections législatives, il explique cette fois recevoir des injures en ligne. « La haine raciste n’a sa place nulle part en République et le cyberespace ne saurait faire figure d’exception », argumentent ses avocats Chirinne Ardakani et Frédéric Nasrinfar auprès de l’AFP.

Dans sa plainte déposée contre X, ce proche de Jean-Luc Mélenchon élu dans le Val-d’Oise indique qu’une vingtaine de comptes d’internautes « majoritairement issus de l’extrême droite » le harcèlent en usant de formules racistes. Parmi eux, le militant zemmouriste Damien Rieu, ainsi que l’un des collaborateurs de la députée RN Julie Rechagneux, Grégoire Houdan. « Ces attaques de nature raciste sont faites à dessein pour anéantir la personne et la fragiliser dans son combat politique », expose l’avocate de Carlos Martens Bilongo, selon qui le député porte plainte pour ne plus « se laisser intimider ».

Les faits remontent à cet été, après les élections législatives anticipées. Le 19 juillet, le député insoumis Raphaël Arnault, fraîchement élu sous la bannière du Nouveau Front Populaire, publiait sur X une photographie de lui-même et trois autres députés (Aly Diouara, Sébastien Delogu et Carlos Martens Bilongo) dans les couloirs de l’Assemblée nationale. Il légendait : « RN pas content ».

L’avocat parisien Thibault de Montbrial ripostait, en commentant : « On dirait une photo prise sur le plateau correctionnel de l’ancien palais de justice de Paris ». Grégoire Houdan surenchérissait, en légendant : « Les couloirs de la Cour d’assises de Bobigny ». Même idée rance pour l’identitaire Damien Rieu. Dans les commentaires, Carlos Martens Bilongo était renvoyé à sa couleur de peau et comparé à un « délinquant », certains parlant aussi d’une « belle brochette de racailles ».

« Une petite banane Mr Bilongo ? »

Cet été, Thibault de Montbrial avait livré « quelques explications » sur X, rejetant toute accusation de racisme. Il avait d’abord expliqué avoir vu une similitude entre l’Assemblée nationale et l’ancien Palais de justice, autant dans le décor que dans « l’attitude des protagonistes », affichant un « mélange d’attente et de regards durs ». Puis il avait mentionné les « procédures judiciaires » visant « trois des quatre députés », renforçant selon lui « le lien avec l’impression visuelle de la photo ».

L’animateur de CNews Jean-Marc Morandini en avait fait un article sur son site Internet. Là encore, les commentaires recelaient de clichés racistes et insultants. « Une petite banane Mr Bilongo avec cela ? » ou « Foutez-moi cet animal dans l’avion », pouvait-on lire de façon totalement illégale puisque la loi punit toute provocation à la haine et à la discrimination raciale. Pour le député, « chacune des publications » a fait l’objet « de plusieurs centaines voire milliers de vues ».

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