Ce milliardaire proche de l’extrême droite sèche une convocation de l’Assemblée
POLITIQUE – La chaise est restée vide. Après des semaines de relances, le milliardaire Pierre-Édouard Stérin, fondateur de Smartbox, était finalement attendu ce mercredi 14 mai à l’Assemblée nationale, pour être auditionné par les députés de la commission d’enquête sur l’organisation des élections. Il n’en a rien été. L’entrepreneur régulièrement décrit comme la nouvelle éminence grise des plus conservateurs ne s’est pas présenté physiquement.
Il était pourtant attendu par une masse de photojournalistes qui n’ont pas manqué d’immortaliser cette chaise vide. Un absence qui a fortement agacé les insoumis, dont Antoine Léaument, rapporteur de la commission.
Après avoir évoqué longuement les difficultés pour ferrer l’entrepreneur, le président de la commission, le député Renaissance Thomas Cazenave, a expliqué que 24 heures à peine avant son audition, Pierre-Édouard Stérin a invoqué des risques pour sa sécurité personnelle en raison de menaces de mort le visant. Il a alors demandé à être auditionné en visioconférence. Impossible dans un délai aussi court, selon Thomas Cazenave, d’autant que toutes les mesures pour sa sécurité avaient été prises par les services de l’Assemblée, comme c’est l’usage, a-t-il assuré. Agacé, le député a évoqué des « manœuvres dilatoires » : « nous avons été extrêmement compréhensifs dans le choix des dates, s’adaptant à ses contraintes de calendrier, ses contraintes personnelles ».
Et Thomas Cazenave de justifier à nouveau cette audition dans le contexte du projet Périclès. Des enquêtes de presse ont montré qu’avec ce « plan », Pierre-Édouard Stérin acronyme de « Patriotes Enracinés Résistants Identitaires Chrétiens Libéraux Européens Souverainistes », entend porter « la bataille culturelle » à droite. Cela passe notamment par des cercles de réflexions, et des soutiens financiers directs. Mediapart ou Street Presse ont montré dans des enquêtes, comment Stérin gravite et alimente un éco-système réactionnaire. Il finance également l’organisation Hexagone, laquelle est à l’origine d’un récent sondage favorable à Jordan Bardella, et qui a tant agacé Marine Le Pen.
Thomas Cazenave va réunir le bureau pour « décider des suites », tout en rappelant que le refus de se rendre à une convocation d’une commission d’enquête parlementaire « est passible de 2 ans d’emprisonnement et 7 500 € d’amende ».
À voir également sur Le HuffPost :
La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.