Ce prix remis à un journaliste de Gaza fait hurler des députés de la majorité
POLITIQUE – Remise de prix controversée. La région Normandie a remis le prix de la Liberté 2024 au photojournaliste et influenceur palestinien Motaz Azaiza ce mardi 4 juin, pour « son combat en faveur de la liberté de la presse et du droit à l’information ». Dans un courrier, les députés de la majorité présidentielle ont dénoncé « un choix incompréhensible et inapproprié » et réclamé que ce prix lui soit retiré.
« À l’évidence, Monsieur Azaiza ne remplit pas les critères pour se voir récompenser par un tel prix et n’incarne aucunement un engagement exceptionnel pour la liberté ni les valeurs portées par les organisateurs et partenaires de ce prix », fustigent les députés, dans une lettre co-signée avec le groupe d’études de l’Assemblée nationale Lutte contre l’Antisémitisme.
Leur message indique que Motaz Azaiza est un « sympathisant du Hamas », souligne « son refus de condamner l’attaque terroriste et meurtrière du 7 octobre » et dénonce enfin qu’il « n’hésite pas à propager des fake news pour discréditer les soldats israéliens ». Un constat partagé par les associations israélites normandes, qui réclament également que le prix soit retiré.
« Je fais l’objet de campagnes de diffamation »
« Je fais l’objet de campagnes de diffamation de la part des sionistes et de tentatives visant à m’accuser de terrorisme et à annuler le prix de la liberté que je recevrai en Normandie », a rétorqué sur ses réseaux sociaux le photojournaliste, qui fait partie des rares personnes qui, en l’absence de journalistes internationaux, ont documenté les destructions et la souffrance des Gazaouis, confinés dans l’enclave par l’armée israélienne.
Le Prix Liberté de la Région Normandie est une récompense qui vise à honorer une personne ou une organisation engagée dans la défense des valeurs de liberté et des droits humains. Il a été créé pour célébrer l’esprit de la liberté et de la résistance, en hommage aux événements historiques liés au Débarquement de Normandie et à la Libération de la France pendant la Seconde Guerre mondiale.
Cette année, 14 265 jeunes issus de 116 pays ont voté pour départager les trois nominés. Le photojournaliste Motaz Azaiza, âgé de 25 ans a remporté le prix en l’honneur de son travail à Gaza. Il est en effet devenu très populaire avec des millions d’abonnés sur les réseaux sociaux en couvrant dès le 7 octobre la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, tout en partageant son expérience personnelle dans ce territoire assiégé.
Depuis le début du conflit, 97 journalistes et salariés des médias, dont 92 Palestiniens, ont été tués et 16 autres blessés. Motaz Azaiza a finalement pu être évacué avec sa famille fin janvier au Qatar, où il continue de « s’engager pour la liberté de la presse et la protection des journalistes », ont indiqué dans un communiqué les organisateurs du prix Liberté. Ce prix, doté de 25 000 euros, doit lui permettre de poursuivre cette mission.
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