Politique

Ce que disaient les sondages à dix jours des européennes en 2019 (par rapport au résultat)

POLITIQUE – « En 2019, un candidat était annoncé à 6 ou 7 %. Il a fini à 13 % ». C’est en ces termes que, en marge d’une conférence de presse, le coordinateur de la France Insoumise Manuel Bompard balayait fin mai une question sur les enquêtes d’intentions de vote aux élections européennes.

Dans les partis où la dynamique est compliquée, on aime à rappeler que dans une campagne européenne, tout se joue au dernier moment. Ce n’est pas faux mais toutes les cartes ne seront pas rebattues pour autant. Du moins si l’on se réfère au scrutin de 2019 et au changement qui ont pu survenir dans les dix derniers jours.

Les résultats ont confirmé les deux listes données en tête dans les intentions de vote à J-10 avec un ordre et un score très proche. Le Rassemblement national, déjà emmené par Jordan Bardella était donné en première position avec 22,5 % des voix, assez proche de son résultat final de 23,3 %. Tout comme la liste Renaissance de Nathalie Loiseau, deuxième avec 22,4 %, soit le résultat des sondages dix jours auparavant à 0,3 point près.

Cinq ans plus tard, l’ordre est identique dans les sondages. Mais alors qu’en 2019, la liste de l’extrême droite et celle de la macronie se battaient encore pour la première place à une semaine du scrutin, en 2024, les jeux semblent faits : le Rassemblement national compte 15 points d’avance sur Renaissance et ses alliés. Un écart difficile à combler en seulement quelques jours.

La troisième place surprise en 2019… et sujet d’interrogation en 2024

Quid de la troisième place ? En 2019, elle était en théorie dévolue à la droite et François-Xavier Bellamy, créditée de 13,2 % des voix à dix jours du vote. En théorie seulement. En pratique, elle est revenue à la surprise générale aux écologistes de Yannick Jadot, 13,5 % des voix, là où LR tombait à 8,5 %. Voilà qui fait donc rêver ceux qui n’ont pas encore percé, à l’image de Manuel Bompard.

Sa tête de liste, Manon Aubry est créditée de 7,4 % en moyenne ce qui est proche du score auquel était Yannick Jadot (8 %) il y a cinq ans. François-Xavier Bellamy rêve aussi de faire l’inverse de 2019, lui qui est aujourd’hui crédité d’environ 7 %. Mais cette année, en plus du RN, il doit désormais composer sur sa droite avec la liste Reconquête ! de Marion Maréchal et sur gauche avec la Macronie et son discours de plus en plus droitier.

Et les écologistes ? Ils tentent de se rassurer en rappelant que Yannick Jadot avait bondi entre la dernière intention de vote et le score définitif. Mais de toute sa campagne, l’actuel sénateur écolo n’était jamais descendu en dessous des 6 %. Marie Toussaint, elle, peine à dépasser ce seuil et flirte même avec les 5 % à moins de dix jours du vote.

Dix jours avant le couperet, le troisième homme du match s’appelle donc Raphaël Glucksmann. Crédité de 4,7 % en 2019 (il avait fini à 1,5 point de plus), le voilà désormais à 13,7 %, très loin devant tous les autres partis de gauche. Doit-il craindre un scénario à la Bellamy 2019 ? Sa dynamique dit tout l’inverse. En progression constante depuis janvier, il espère avant tout un possible croisement avec celle de Valérie Hayer qui ne parvient pas à grimper. Et si 2024 réservait une nouvelle surprise sur le troisième nom du scrutin…

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