Politique

Ce que Lecornu a en tête en annonçant la création d’un « réseau France Santé »

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TERRITOIRE – De nouvelles « maisons France » vont voir le jour, mais dédiée à la santé cette fois. Lors de son premier déplacement de Premier ministre à Mâcon ce samedi 13 septembre, Sébastien Lecornu a annoncé son intention de créer un « réseau France Santé » afin de faciliter l’accès aux soins d’ici 2027.

L’idée s’inspire des maisons « France Service » mises en place après le Grand débat national consécutif à la crise des Gilets jaunes dont le Premier ministre avait assuré l’animation ; l’objectif d’alors était d’aider aux diverses démarches administratives, ce qui a été salué par la Cour des Comptes.

Sébastien Lecornu souhaite ainsi la mise en place de 5000 maisons « France Santé » sur l’ensemble du territoire, à en moyenne 30 minutes de chez soi, afin d’offrir « une offre de soin à proximité par bassin de vie a minima ». Des ajustements seront à prévoir selon les territoires. « Vous avez beaucoup d’endroits, Outre-mer compris, pour lesquelles il va falloir prendre en plus des mesures d’adaptations encore plus fortes », a-t-il précisé, alors que selon la cartographique dévoilée sous le gouvernement Bayrou, 151 zones sont considérées comme des déserts médicaux, avec parfois des disparités importantes.

Un point de « consensus » dans le budget de la Sécu ?

Le Premier ministre a annoncé recevoir dans les prochains jours au ministère de la Santé l’Ordre des Médecins et « l’ensemble des associations qui représentent la profession » avant de discuter de la concrétisation. Il entend inscrire la création de ce réseau dans les projets de budget de l’État et de la Sécurité sociale pour 2026.

Encore faut-il qu’il parvienne à faire passer ces textes budgétaires, qui ont coûté leur place à Michel Barnier et à François Bayrou avant lui. « J’ai la faiblesse de penser que si on prend ce sujet à bras-le-corps, c’est quelque chose qui peut complètement enjamber les clivages » politiques, a-t-il anticipé. La volonté de faire disparaître les déserts médicaux est en effet transpartisane, mais des divergences profondes existent néanmoins. En témoigne, sous le gouvernement Bayrou, la mise en place du dispositif visant à faire les médecins généralistes s’installer dans les zones les plus en crise. Alors que certains élus, dont le socialiste Guillaume Garot plaidait pour imposer des contraintes d’installation, d’autres refusaient toute obligation. Finalement, le dispositif gouvernemental prévoit que les médecins y participent uniquement sur la base du volontariat.

Dans sa première prise de parole depuis sa passation de pouvoir, Sébastien Lecornu a insisté sur les « consensus » trouvés à l’échelle locale, espérant que cela puisse servir d’exemple à l’échelle nationale. Il faudra attendre la fin des consultations et l’ouverture de la session parlementaire pour savoir s’il ne s’agissait que d’un vœu pieux.