Ce qu’est l’hexane, cet « hydrocarbure caché dans nos assiettes » que veut taxer ce député
ENVIRONNEMENT – « Nous sommes à l’aube d’un scandale de santé publique ». Le député MoDem du Loiret, Richard Ramos, a annoncé ce vendredi 25 octobre déposer un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour taxer les producteurs et vendeurs d’hexane, a appris franceinfo.
« Cet hydrocarbure est caché dans nos assiettes », affirme le député, citant une enquête publiée jeudi dans Libération, qui révélait la présence de traces de ce solvant dans beaucoup de nos aliments, et donc dans nos estomacs.
L’hexane ne figure pas sur les étiquettes
L’hexane provient de la distillation du pétrole ou du gaz naturel. Ce liquide incolore est utilisé dans l’agroalimentaire pour « fabriquer de l’huile, de la margarine, du lait infantile, du beurre de cacao, des produits protéinés au soja, des aliments à base de céréales pour les jeunes enfants (…) », explique Libération.
Ce solvant n’est pas considéré comme un ingrédient par l’Union européenne et les industriels ne sont ainsi pas obligés d’inscrire son utilisation sur les étiquettes des produits. Pourtant, cet « auxiliaire technologique », autorisé dans l’UE par la directive de 2009 sur les solvants alimentaires, peut se retrouver sous forme de résidus dans nos plats.
Son « utilisation peut avoir pour résultat la présence non intentionnelle, mais techniquement inévitable, de résidus de cette substance ou de ses dérivés dans le produit fini », écrit l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Une limite de résidus, fixée par exemple à 1 mg/kg pour les huiles, est imposée par l’UE, souligne Libération.
Une toxicité à mieux documenter
Quant à sa toxicité lorsque l’hexane est présent sous forme de traces dans nos aliments, elle n’a pas encore fait l’objet de beaucoup d’études. L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) met néanmoins en avant plusieurs dangers, dont le « risque présumé d’effets graves pour les organes à la suite d’expositions répétées ou d’une exposition prolongée ». Le chercheur italien Christian Cravotto, interrogé par Libération, note par ailleurs la survenue de troubles pour la fertilité en cas d’ingestion répétée d’hexane.
Face à ces risques, les experts de l’Autorité européenne de sécurité des aliments ont appelé à « une réévaluation de la sécurité de l’hexane », dans un rapport paru fin septembre.
Alors que le scientifique italien explique qu’une molécule issue de la dégradation de l’hexane a été retrouvée dans l’urine humaine, le député Richard Ramos réclame une étude pour mesurer la contamination de la population française. Et appelle le gouvernement à « prendre ses responsabilités ».
À voir également sur Le HuffPost :
La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.